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Laure Calamy à l'affiche du film "À plein temps" : "C'est un film social, avec une grammaire de film d'action qui nous emporte"

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Temps de lecture : 2min
Article rédigé par Matteu Maestracci
Radio France

La comédienne interprète Julie, sorte de "mère courage" dans le film d’Eric Gravel, qui sort dans les salles ce mercredi 16 mars 2022. Elle répondait aux questions de franceinfo.

À plein temps, c'est l'histoire de Julie, d'une mère célibataire de deux enfants, elle fait tous les jours la route entre l'Essonne et Paris. Chaque journée est un combat pour arriver à l'heure à son travail, celle de cheffe de rang dans un palace parisien.Elle doit gérer son équipe, la nounou et ses enfants. On la suit le jour d'une grande grève des transports. Réalisé par Eric Gravel, le film a déjà été récompensé à la Mostra de Venise. Laure Calamy, interprète de Julie, a notamment reçu le prix Horizons de la meilleure actrice. 

franceinfo : Qu'est qui vous a plu dans ce film ?

Laure Calamy : J'ai trouvé le scénario implacable quand je l'ai lu. Et dans le travail, Eric Gravel m'a demandé de ne pas trop donner. Ça m'a passionné de travailler comme ça, j'avais l'habitude d'être dans des rôles où j'étais plus "sortie". Là, c'est un jeu qui est plus à l'intérieur. Même si ça sort à des moments, parce qu'il faut bien que Julie évacue tout ce qu'elle encaisse. C'est un film social, avec cette grammaire de film d'action qui vous emporte.

"Il y a quelque chose de très beau chez cette femme qui ressemble à des tas de femmes en France, qui assument cette double ou triple journée."

Laure Calamy

à franceinfo

Ces femmes arrivent au travail avec déjà trois,quatre heures derrière elles. Julie part, il fait nuit ; elle rentre, il fait nuit. Et on voit ses différentes facettes : quand elle est femme de chambre, quand elle va passer son entretien d'embauche, avec ses enfants... on voit la multiplicité des êtres.

Mais ce n'est pas un personnage idéalisé. Son insistance pour trouver des solutions, pour passer son entretien d'embauche, peut avoir des conséquences néfastes sur les autres.

C'est aussi un film politique et féministe ?

Oui, de fait, mais ce n'est pas évident. La grève des transports généralisée sera le grain de sable qui vient faire dérailler le fragile système de Julie. Avec Eric Gravel, nous nous sommes concertés pour rajouter la réplique "j'aimerais bien aller manifester, mais je dois aller travailler". Nous ne voulions pas que l'on pense que le film soit une critique des grèves. Finalement, c'est quand même un appel. Il y a cette femme seule, qui doit tenir seule, qui n'est pas représentée.

Ce qui m'avait touchée, c'était aussi le métier qu'elle fait : femme de chambre dans un hôtel de luxe. C'est quelque chose qui me touchait. C'est un métier où on n'a pas le droit à l'erreur, avec des conditions de plus en plus dures. Cela pose des questions sur ce monde du travail.

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