"Munch" : un biopic intemporel de l’artiste qui a capté la révolution de son temps

C’est le deuxième biopic sur le peintre Edvard Munch, après celui de Peter Watkins qui remonte à 2005.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Anne Krigsvoll dans "Munch" de Henrik Martin Dahlsbakken (2023). (SPLENDID FILM)

Avec un biopic du peintre Edvard Munch (1863-1944), le réalisateur Henrik Martin Dahlsbakken, lui-même Norvégien, signe un film plus ambitieux que son "survival" Cave. C’est le deuxième film qui est consacré à l'auteur du célèbre Cri (1893), après le réussi Edvard Munch de Peter Watkins en 2005. D’un esprit plus aventureux, Munch met en avant la modernité de l’artiste allant jusqu’à le faire vivre à notre époque.

Munch contemporain

Après un premier amour contrarié, Edward Munch quitte la Norvège pour Berlin après un passage par Paris. Torturé et fragile, buveur plus qu’à son heure, il s'installe cette fois à Copenhague, où son art pétri d’expressionnisme d’avant-garde se confronte aux conventions en vigueur. Après la bohème, on le retrouve sur la fin de sa vie, occupé à protéger ses toiles de l’occupant nazi en Norvège. Enfin, de nos jours, un jeune Edvard Munch tente d'exposer ses œuvres dans une galerie de Copenhague.

Henrik Martin Dahlsbakken réalise un film étrange, comme une toile de Munch. S’il succombe à la biographie du peintre, en privilégiant sa période berlinoise, puis son retour en Norvège, il surprend en plongeant Edvard Munch dans les villes de Berlin et de Copenhague des années 2000, pour évoquer sa carriere et sa vie. Cette temporalité tire vers le haut l’exercice délicat du biopic. Le film de Peter Watkins se limitait à la vie de Munch pour (bien) nourrir son film, le réalisateur norvégien y ajoute une note plus personnelle.

Modernité

Son angle est celui de la modernité, l'approche d'un Edvard Munch en avance sur son temps et pérenne. Si la démonstration n'est plus à faire, ce point de vue exposé dans une cinématographie qui joue de la temporalité va en faveur du film. Trois acteurs et une actrice interprètent l’artiste à l’écran. Metteur en scène, Henrik Martin Dahlsbakken se pose en observateur, créateur, et novateur dans l’exercice de la biographie filmée.

Le Munch d’Henrik Martin Dahlsbakken répond aux attentes, 18 ans après le film de Peter Walkins. Une réussite d’autant plus délicate, qu’elle traite d’un monument national, en Edvard Munch, le plus connu des artistes norvégiens. Peintre tragique dans sa vie et son œuvre, anarchiste patenté, Munch trouve son équivalent dans l’angle pris par le metteur en scène, qui traverse ses tourments, mais aussi la créativité et l’expérience d’une vie.

L'affiche de "Munch" de de Henrik Martin Dahlsbakken (2023). (SPLENDID FILM)

La fiche

Genre :  Biopic / Drame 
Réalisateur : Henrik Martin Dahlsbakken
Acteurs :  Mattis Herman Nyquist, Gine Cornelia Pedersen
Pays :  Norvège
Durée : 1h45
Sortie : 20 décembre 2023
Distributeur : Viaplay

Synopsis : Après son premier amour, le jeune Edvard Munch se rend à Berlin où la révélation de son génie se heurte aux réticences de l’arrière-garde. On le retrouve plus tard à Copenhague, en proie aux doutes et en lutte contre ses propres démons. Au crépuscule de sa vie, il consacre ses dernières heures à préserver son œuvre de la mainmise des nazis qui occupent la Norvège. Ces motifs dressent le portrait foisonnant et changeant de l’homme derrière Le Cri.

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