L'écrivain Philippe Sollers est mort à l'âge de 86 ans
L'écrivain Philippe Sollers est décédé à 86 ans samedi 6 mai, a appris France Inter auprès de son éditeur Gallimard. Il était l'une des figures du paysage littéraire depuis plus d'un demi-siècle.
De son vrai nom Philippe Joyaux, il est l’auteur d’une œuvre prolifique, de plus de 80 romans, essais, biographies, ainsi que d'articles de critique littéraire et de tribunes, de 1958 jusqu'à il y a quelques mois.
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Né le 28 novembre 1936 à Talence, près de Bordeaux, dans une famille bourgeoise, il abandonne ses études pour se consacrer à la littérature, fabriquant son pseudonyme de Sollers à partir des mots latins "sollus" et "ars" ("tout entier art").
Il publie son premier roman Une curieuse solitude en 1958, à 22 ans, et rencontre tout de suite le succès. Il est salué à la fois par Mauriac et Aragon, "le Vatican et le Kremlin", disait-il pour se moquer. Philippe Sollers va défendre les protestataires, les auteurs et intellectuels snobés ou tombés dans l’oubli, comme Lautréamont, Georges Bataille, Antonin Artaud, Michel Foucault ou Roland Barthes, par l’intermédiaire de la revue Tel Quel, qu’il fonde en 1960. En 1961, son deuxième roman, Le Parc, est récompensé du prix Médicis. Mais c'est avec Femmes, en 1983, qu'il atteint vraiment la notoriété. Son roman Paradis, publié en deux parties, en 1981 et 1986, sera considéré par beaucoup de spécialistes comme l’œuvre maîtresse de Philippe Sollers, voire une œuvre majeure de la littérature française de la deuxième moitié du XXe siècle, quand d’autres jugent "illisible" ce long texte sans ponctuation.
Ecrivain et éditeur
Philippe Sollers officie en parallèle comme directeur de collection de Gallimard, et publiera par exemple des auteurs comme Yannick Haenel, Valentin Retz, le controversé Marc-Edouard Nabe, et un certain Gabriel Matzneff, dont il est proche, et qui est actuellement visé par une enquête pour viols sur mineur.
Marié depuis 1967 à la psychanalyste Julia Kristeva, avec laquelle il a eu un fils, Sollers avait vu sa liaison pendant plusieurs décennies avec l'écrivaine belge Dominique Rolin rendue publique en 2000. Leur volumineuse correspondance amoureuse a été publiée en deux volumes par Gallimard. La maison d'édition lui a rendu hommage samedi 6 mai en évoquant "amoureux des beaux-arts, de la musique et des lettres célébrant le sacré d'ici-bas." "Il a rejoint la vérité du grand merveilleux silence", ajoute le communiqué. L'écrivain sera enterré dans l’intimité familiale à Ars-en-Ré, sur l’île de Ré, en Charente-Maritime.
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