Législatives 2024 : des artistes et des personnalités participent aux rassemblements contre l'extrême droite à trois jours du 1er tour

Les actrices Corinne Masiero, Judith Godrèche et Anna Mouglalis faisaient partie des personnalités présentes, alors que le Rassemblement national part largement favori du 1er tour du dimanche 30 juin.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
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L'actrice française Anna Mouglalis s'exprime lors d'un rassemblement contre l'extrême droite, le 27 juin 2024 à Paris, place de la République, à trois jours du 1er tour des élections législatives. (ZAKARIA ABDELKAFI / AFP)

Plusieurs milliers de personnes se sont réunies contre l'extrême droite jeudi soir 27 juin à Paris, place de la République, et dans d'autres villes de France : des rassemblements ont également réuni quelques centaines de personnes à Lille (environ 300), à Marseille (environ 150) et à Rennes (environ 680) alors que le Rassemblement national est aux portes du pouvoir législatif, ont rapporté des journalistes de l'AFP.

À Paris, prises de parole de personnalités, de militants et mini-concerts (Acid Arab, les Goguettes...) ont alterné lors d'un événement festif à l'appel de médias (Mediapart, Politis, Arrêt sur images...), de syndicats (CFDT, CGT, Confédération paysanne, FSU...) et d'associations (Attac, Greenpeace, Abbé Pierre...). Sur la scène montée sur la place de la République, l'actrice Corinne Masiero (Capitaine Marleau) a lu des extraits du programme du Nouveau Front populaire (NFP) avant de clamer, pendant que le public tapait dans ses mains, le refrain italien "Siamo tutti antifascisti" ("Nous sommes tous des antifascistes").

"Qu'adviendra-t-il de nos cultures mêlées ?", s'inquiète Judith Godrèche

"Qu'adviendra-t-il de nos cultures mêlées, de la richesse de notre cinéma, de notre musique, des lectures de nos enfants ? Que regarderont-ils à la télévision privatisée", s'est interrogée l'actrice Judith Godrèche sur scène. D'autres personnalités comme la réalisatrice Alice Diop sont intervenues pour défendre les "libertés" de "créer, exister, aimer, s'exprimer, manifester, informer, croire", mot d'ordre du rassemblement. Des messages vidéo de l'humoriste Guillaume Meurice et de l'ancien footballeur Vikash Dhorasoo ont été diffusés.

La numéro un de la CGT Sophie Binet, dont l'organisation a appelé à voter pour le NFP aux élections législatives, a insisté sur la "gravité" du moment lors d'une intervention, brièvement interrompue par une action de militantes du collectif féministe d'extrême droite Némésis, qui a entraîné quelques bousculades.

"Je suis inquiète de ce qui va se passer dimanche et le 7 juillet. Ce n'est pas une manifestation qui va faire changer les choses, mais on espère...", a indiqué à l'AFP Ambre Fouillade, étudiante en droit âgée de 18 ans. "Je viens pour l'antiracisme et pour la liberté de la presse", a souligné Paul Mongault, 21 ans, cheminot, conscient que "ce sont aussi les jeunes générations qui font grimper le RN".

"Il y a une prise de conscience par rapport au danger", assure une manifestante

À Rennes, dans le rassemblement organisé jeudi à la mi-journée à l'appel notamment de la CGT, de la CFDT, de FO et de Solidaires, Wilfried Lemaréchal, secrétaire général de la CFDT Ile-et-Vilaine, était venu pour "dire non à la menace que fait peser pour la démocratie le RN".

À Lille, les manifestants, dont beaucoup de salariés du secteur de la santé, ont appelé à "l'unité des salariés, étudiants, retraités et des immigrés". "Il faut garder l'espoir pour changer ce que vivent les gens au quotidien. Dans mon entourage il y a une prise de conscience par rapport au danger avec le RN. J'ai des amis qui n'allaient pas voter et qui se mobilisent", a assuré Sophie Frochisse 36 ans, salariée en reconversion dans le médico-social.

De nombreux rassemblements et manifestations contre l'extrême droite se sont tenus depuis la dissolution de l'Assemblée nationale le 9 juin au soir des élections européennes. Côté culture, plus de 500 artistes se sont prononcés contre l'extrême droite dans une tribune le 21 juin, même si les secteurs les plus mobilisés sont les syndicats et les festivals.

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