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#marquepage du 21 septembre 2022 : échos des livres glanés par Anne-Marie Revol

Découvrez en trois minutes, trois idées de livres, à dévorer… tout en vous amusant !  

Article rédigé par franceinfo Culture - Anne-Marie Revol
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
"Marque-page", la chronique d'échos littéraires d'Anne-Marie Revol. (FRANCE TELEVISIONS)

Un nouveau numéro de Marque-Page : l’auteur qui se cache derrière ses quatre photos est un auteur incontournable de la littérature française contemporaine et plus particulièrement du polar. Charlotte Jacobsen, libraire à Lausanne, en Suisse, nous recommande la lecture du dernier roman d’Emmanuelle Bayamack-Tam, La treizième heure, paru chez P.O.L.. Quant aux Bookstagrammeurs, ils se sont tous précipités pour chroniquer le dernier livre de Virginie Despentes, paru chez Grasset : Cher connard.

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Un p’tit quiz et puis s’en vont…

L’écrivain qui nous a adressé cette semaine ses quatre clichés a partagé son enfance entre l’appartement du lycée agricole où son père était enseignant et la ferme de ses grands-parents. A coups de week-ends à arpenter la campagne, le travail de la terre, l’élevage des bêtes, la pêche, le braconnage... n’ont bientôt plus aucun secret pour lui ! Sa vocation d’écrivain naîtra d’une grippe adolescente. Sa mère, institutrice, lui offre trois livres : L’Iliade et L’OdysséeL’Île aux trésors et Les Enfants du capitaine Grant. Il ressort de ses lectures avec un objectif : raconter, lui aussi, des histoires. Jeune père, il se lance et écrit pour son fils les romans d’aventures qu’il voudrait lui offrir quand il sera grand, inspirés des auteurs qu’il chérit : Stevenson, Charles Dickens, Conan Doyle, Melville… En 2013, il s’installe dans un hameau désolé au cœur de la Corrèze pour faire aboutir un projet romanesque très noir. Grossir le ciel paraît en 2014 à La Manufacture de livres et, porté par les libraires, connaît un joli succès qui sera couvert de prix littéraires. S’en suivront d’autres titres tout aussi remarqués mais c’est avec Né d’aucune femme qu’il franchit un nouveau palier dans l’échelle de la notoriété. Son dernier ouvrage mais en scène Harry, un auteur à succès victime du syndrôme de la page blanche qui achète sur un coup de tête une ferme à l'écart d'un village. C'est l'hiver, la neige et le silence recouvrent tout. Les conditions semblent idéales pour retrouver le chemin de l’écriture mais très vite Harry se sent épié tandis que d’étranges événements se produisent et qu’un malaise l’envahit. Un roman polyphonique puissant où passé et présent s’entremêlent. Un petit début d'idée peut-être ? 

La libraire est branchée… Sainte-Trinité !  

Charlotte Jacobsen qui officie à Lausanne à la librairie Payot, nous invite à découvrir La treizième heure, le nouveau roman d’Emmanuelle Bayamack-Tam, paru chez P.O .L. "L’histoire d’une Sainte-Trinité pourrait-on dire", soit l’histoire d’une famille composée d’une jeune fille, d’un père et d’une mère évaporée dans la nature. A chacun sa partie. Sa voix. Celle de Farah qui a grandi au sein de l’Église de la Treizième Heure fondée par son père, Lenny. Une Église millénariste un peu spéciale – féministe, queer, animaliste – ou l’on chante et récite du Nerval, du Rimbaud, du Cabrel et... du Serge Lama. Celle de Lenny, "un personnage masculin d’une grande douceur dont la liturgie est la poésie." Celle de Hind, enfin, qui a échoué à vivre le grand amour avec Sophie et qui a préféré laisser Farah, le fruit de cette histoire avortée, à Lenny… Tout ceci "est un peu farfelu mais c’est ce qui fait toute la drôlerie de ce roman…" La Treizième Heure est un ouvrage millénariste ultra contemporain, inspiré par les bouleversements d’identité et de genre, traversé par nos angoisses de fin du monde comme par notre espoir d’un ordre social plus juste. "L’écriture d’Emmanuelle Bayamack-Tam est d’une grande profondeur." A découvrir, indéniablement.

"Cher Connard" encensé par les Instagrammeurs !

Cela faisait cinq ans que Virginie Despentes n’avait rien publié – depuis le troisième et dernier tome de Vernon Subutex, en fait ! C’est donc peu dire, que son nouveau roman, était attendu. Fort heureusement, Cher connard, paru chez Grasset, n’a pas déçu son public… de fans quasi déjà conquis ! Au programme ? "Deux personnages dialoguent par lettres interposées. Elle, Rebecca, est une actrice de 50 ans, jugée trop « vieille » pour l'industrie du cinéma. Lui, Oscar (…) est accusé d’avoir harcelé sexuellement son ancienne attachée de presse (…) devenue une bloggeuse féministe", explique @the-s.i.m.o.n.e.s. Dans ce roman épistolaire, la plus écorchée de nos autrices revient sur le thème qui unit tous ses livres : comment l'amitié peut-elle naître entre des personnes qui n'ont à priori rien à faire ensemble ? Cela donne ici un échange "vif, puissant, porté par une saine colère et un humour ravageur ", analyse @librairielesarpenteurs. Roman de rage et de consolation, de colère et d'acceptation, Cher connard présente une galerie de portraits d'êtres humains condamnés à bricoler comme ils peuvent avec leurs angoisses, leurs névroses, leurs addictions, leurs complexes, leurs hontes comme leurs peurs les plus intimes. Et pour ne rien gâcher, "le réalisme de son écriture est édifiant, tout comme les punchlines acérées et bien ficelées", jure @girouette_feministe. Convaincus ? 

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