Mort de Bernard Pivot : l'Académie Goncourt rend hommage à sa "curiosité" et sa "morale"

L'Académie Goncourt a salué l'"insatiable curiosité" et la "haute morale" de Bernard Pivot, qui en fut membre puis président, et qui est mort lundi à l'âge de 89 ans.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
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Temps de lecture : 2min
L'écrivain français Bernard Pivot, alors président du jury de la société littéraire de l'Académie Goncourt, pose à Lyon le 3 mars 2016. (JEFF PACHOUD / AFP)

En prenant la présidence de l'Académie Goncourt de 2014 à 2019, "Bernard avait su faire bénéficier l'académie de son insatiable curiosité littéraire, de son engagement infaillible au service du monde des lettres, ainsi que de son honnêteté et de sa haute morale", a écrit l'Académie dans un communiqué. Bernard Pivot est mort lundi 6 mai à l'âge de 89 ans.

Quand il est devenu juré de l'Académie Goncourt en 2004, Bernard Pivot avait 68 ans et avait arrêté d'animer "Bouillon de culture" depuis trois ans. L'usage à l'époque était de n'admettre que des écrivains. Mais lui qui se disait peu intéressé par l'Académie française avait séduit par son œil acéré de critique. "Il a beaucoup œuvré pour que l'Académie aménage son règlement de façon à ce que les prix qu'elle décerne chaque année soient exempts de toute suspicion", a souligné l'association qui remet tous les ans le prix Goncourt.

Éviter les conflits d'intérêts 

Ayant toujours soigneusement maintenu son indépendance vis-à-vis des éditeurs, Bernard Pivot avait en effet cherché des moyens de préserver celle de ses commensaux au restaurant Drouant. Il avait éliminé les conflits d'intérêts flagrants en interdisant aux salariés d'une maison d'édition d'être présents dans le jury. Il avait fait comprendre aux éditeurs que ce n'était pas à eux de hiérarchiser lequel de leurs livres méritait plus le prix que les autres.

Et il avait instauré l'habitude des notes de lecture échangées par courrier électronique, permettant de savoir qui avait lu, et aimé ou non, tel ou tel roman. "Nous garderons de lui le souvenir d'un être érudit mais jamais pédant, pour lequel la camaraderie, la bonne humeur et le bon vivre étaient des valeurs aussi importantes que l'excellence littéraire", a affirmé le jury, présidé par Didier Decoin.

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