Rachida Dati estime que l'écrivain Boualem Sansal est détenu en Algérie "sans fondement sérieux"

La ministre de la Culture rappelle l'attachement indéfectible de la France à la liberté de création.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La ministre de la Culture Rachida Dati, à Paris, le 5 novembre 2024. (STEPHANE LEMOUTON / POOL / SIPA)

La ministre française de la Culture, Rachida Dati, a affirmé à son tour, jeudi 28 novembre, son soutien à l'écrivain Boualem Sansal, incarcéré en Algérie pour "atteinte à la sûreté de l'État".

"La détention sans fondement sérieux d'un écrivain n'est jamais acceptable", a écrit Rachida Dati sur le réseau social X, soulignant que "la détention de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal suscite un grand émoi en France et partout dans le monde".

L'État français mobilisé pour obtenir sa libération

La ministre de la Culture rappelle aussi "l'attachement indéfectible de la France à la liberté de création, à celle des écrivains et des intellectuels". Elle assure que "l'État est mobilisé afin que Boualem Sansal soit libéré et puisse retrouver au plus tôt les siens en France". 

De son côté, Michel Barnier, interrogé par Le Figaro, s'est dit "très préoccupé par cette arrestation d’un grand écrivain qui porte une voix : celle de la liberté". "Comme Français, il a droit à la protection consulaire. Le gouvernement français et le président sont entièrement mobilisés sur son sort", a ajouté le Premier ministre.

Boualem Sansal, 75 ans, écrivain critique du pouvoir algérien, a été arrêté à l'aéroport d'Alger mi-novembre. La justice algérienne n'a pas communiqué les motifs pour lesquels il était poursuivi. Son avocat François Zimeray a indiqué que c'était "en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui réprime l'ensemble des atteintes à la sûreté de l'État".

Le soutien du monde des lettres

L'auteur de 2084. La fin du monde a reçu de multiples soutiens du monde des lettres. Cette arrestation "illustre une nouvelle fois la répression exercée sur les intellectuels par des régimes déterminés à étouffer toute forme de critique ou de dissidence", ont déploré, mercredi 27 novembre, le Conseil permanent des écrivains en France et la Fédération des associations européennes d'écrivains. Également mobilisé, le président de l'Académie Goncourt, l'écrivain Philippe Claudel, s'est exprimé auprès de franceinfo Culture : "Que pouvons-nous faire sinon exprimer de bonnes intentions et ce désir humaniste, le droit à la parole, le droit à l'opinion, quelle qu'elle soit, le droit à l'inspection d'une histoire, fut-elle douloureuse, un droit sacré de nos démocraties ?".

Enfin, la Société des gens de lettres (SGDL) a déclaré jeudi que "nul ne peut chercher à faire taire les autrices et les auteurs, dont l'art et la parole sont et resteront libres". Elle appelle "le gouvernement français à entreprendre tous ses efforts pour obtenir la libération rapide de notre confrère Boualem Sansal".

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