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Mythomanes, incestueux, violents... les parents nocifs s'invitent dans la rentrée littéraire 2021

La folie des parents marque durablement la vie de leurs enfants : cette thématique inspire quatre romans de la rentrée littéraire 2021.

Article rédigé par Laurence Houot
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Couvertures des romans de Christine Angot, Sorj Chalandon, Christophe Perruchas et Jean-Baptiste Del Amo, rentrée littéraire 2021 (FRANCEINFO)

Comment se construire quand on a grandi avec des parents défaillants, pour ne pas dire nuisibles ? Parmi les 521 romans parus dans la rentrée littéraire, quatre d'entre eux, d'inspiration autobiographique ou pas, abordent cette question de la folie des parents et des dégâts qu'elle occasionne sur les enfants pour une durée indéterminée.  

"Enfant de salaud" de Sorj Chalandon : un père mythomane, une mère soumise

Il avait déjà évoqué en 2015 la folie de son père dans Profession du père, une fiction. Il revient dans cette rentrée littéraire avec un roman plus ouvertement autobiographique sur l'histoire de ce mythomane qui a durablement marqué sa vie. Pour la raconter, le journaliste écrivain entremêle son histoire personnelle avec le récit du procès de Klaus Barbie, qu'il a couvert pour le journal Libération en 1987. Enfant de salaud est l'histoire d'un double rendez-vous manqué, celui d'un fils avec un père qui n'a pas su l'aimer, et celui, attendu par ses victimes, auquel le bourreau s'est dérobé. Enfant de salaud figure dans la deuxième sélection du Goncourt 2021.

Couverture du roman de Sorj Chalandon, "Enfant de salaud", août 2021 (GRASSET)

(Grasset, 336 pages, 20,90€)

"Le fils de l'homme", de Jean-Baptiste Del Amo : un père paranoïaque et violent, une mère sous emprise

Le fils de l'homme met en scène un père violent, en quête de réparation, qui entraîne sa famille au fin fond d'une forêt humide et menaçante. Le fils de l'homme se lit comme un thriller, plongeant le lecteur dans la mécanique implacable de la folie. Le romancier joue avec les décors, une nature sauvage et menaçante, à l'image de la vie dévastée de ce père cinglé. Avec ce nouveau roman très sombre sur la répétition de la violence familiale, l'auteur de Règne animal (2016), a remporté le prix du roman Fnac 2021. 

Couverture de "Le fils de l'homme", de Jean-Baptiste Del Amo, août 2021 (GALLIMARD)
(Gallimard, 240 pages, 19 €)


"Le Voyage dans l'Est" de Christine Angot : un père incestueux, une mère aux abonnés absents

Le traumatisme de son enfance, un père violeur et incestueux, Christine Angot l'a raconté pour la première fois dans L'inceste (1999), puis dans Une semaine de vacances, en 2012, puis dans Un amour impossible, en 2015. La romancière revient une fois encore sur les horreurs subies de la part de son père incestueux dans son dernier roman, Le voyage dans l'Est, paru en août aux éditions Flammarion, en lice pour le Goncourt. "Il n'y a plus d'espoir. Il n'y a plus l'idée que la vie est là et qu'elle réserve quelque chose dans l'avenir", confie Christine Angot dans une interview à franceinfo. 

Couverture du roman de Christine angot, "Voyage dans l'Est", août 2021 (FLAMMARION)

(Flammarion, 252 pages, 19,50 €)

"Revenir fils", de Christophe Perruchas : une mère amnésique en plus d'être atteinte du syndrome de Diogène

Dans Revenir fils, son deuxième roman, Christophe Perruchas raconte l'histoire d'un homme "orpheliné de son vivant par sa mère" après la mort de son père. Après la mort de son mari, elle souffre du syndrome de Diogène, qui la pousse à accumuler les objets dans sa maison, et finit par oublier carrément l'existence de son fils, ne pensant plus qu'à un premier enfant, Jean, né avant la naissance du narrateur et décédé de mort subite du nourrisson. Arrivé à l'âge adulte, le fils tente de revenir vers sa mère. Le romancier se glisse alternativement dans la peau de la mère et du fils pour raconter cette histoire sans issue.

Couverture de "Revenir, fils", de Christophe Perruchas, août 2021 (Le Rouergue)
(Le Rouergue, 288 pages, 20 €)

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