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Pour la maison Alaïa, Pieter Mulier ouvre une nouvelle ère dans la continuité

Pieter Mulier a pris la direction de la création de la maison Alaïa en 2021, suite à la mort en novembre 2017 du couturier franco-tunisien Azzedine Alaïa. Très attendu, son premier défilé, à la veille de la semaine de la haute couture parisienne, projette la maison vers l’avenir tout en préservant l’intemporalité de son fondateur.

Article rédigé par Corinne Jeammet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 5min
Collection Alaïa hiver-printemps 2022 présentée le 4 juillet 2021 à Paris  (Courtesy of Alaïa)

Azzedine Alaïa travaillait à son rythme, loin du calendrier des défilés et de la presse, et son successeur n'a pas failli à sa mémoire en présentant sa première collection pour la maison, hors calendrier, le 4 juillet à la veille de la semaine de la haute couture parisienne. Pieter Mulier a pris la direction de la création en 2021, suite à la mort en novembre 2017 du couturier franco-tunisien. 

La collection hiver-printemps 2022 propose à la fois du prêt-à-porter et de la couture, sans règles, ni frontières. Suivant les principes établis par Azzedine Alaïa, la maison présente chaque année deux collections hors des calendriers traditionnels, avec une collection hiver-printemps (disponible en boutique de décembre à mai) et une collection été-automne (disponible de juin à novembre). 

La vision d’Azzedine Alaïa sert d’inspiration car il s’est toujours accordé le temps pour innover et créer durablement

Pieter Mulier

Au moment de sa nomination à la direction de la création en février 2021, Pieter Mulier déclarait : "Toujours en avance sur son temps et ouvert à tous les arts et toutes les cultures, la vision d’Azzedine Alaïa sert d’inspiration car il s’est toujours accordé le temps pour innover et créer durablement. C’est avec cet immense sentiment d’admiration et de responsabilité que je m’efforcerai de poursuivre son héritage en célébrant la féminité et en mettant les femmes au cœur de la création".

Collection Alaïa hiver-printemps 2022 présentée le 4 juillet 2021 à Paris  (FILIPPO FIOR, Courtesy of Alaïa)

C'est chose faite avec son premier show qui s'est déroulé rue de Moussy à Paris, au plus proche du souvenir de la vie d'Azzedine Alaïa et de sa maison où il a vécu et travaillé depuis 1987.

Pieter Mulier a rendu hommage à la féminité que le couturier chérissait et défendait avant tout. Azzedine Alaïa était surnommé le sculpteur des corps. C'est un retour au fondement puisque l'accent est mis, ici, sur le corps féminin redessiné par des tissus qui deviennent une véritable seconde peau. Cuir, métal, tricot, coton et textiles sont utilisés pour les silhouettes, dont certaines à capuche ou drapés, évoquant les racines méditerranéennes du couturier franco-tunisien. Pieter Mulier remporte son pari d'enrichir la marque sans la dénaturer. 

Collection Alaïa hiver-printemps 2022 présentée le 4 juillet 2021 à Paris  (FILIPPO FIOR)

Une série de photographies signées Paolo Roversi

Pour accompagner le défilé et introduire ce nouveau chapitre, Pieter Mulier a voulu célébrer les formes emblématiques du patrimoine de la maison. "Ces Archétypes", comme il les nomme, fondent l’identité même de la maison. Ils en sont la matrice, la matière première. En une série de photographies, Pieter Mulier a réuni les icônes Alaïa - body, ceinture-corset, jupe corolle, cagoule, combinaison - et a demandé à Paolo Roversi de les photographier.

Paolo Roversi travaille la lumière comme un peintre flamand. Shootées dans son studio parisien, le Studio Luce, ces photographies ne sont pas de simples images de mode mais de véritables tableaux. Clair-obscur, jeux d’ombres, perspectives insoupçonnées… les vêtements capturent la lumière du photographe. Le corps de la femme devient une sculpture sensuelle.

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L’Association Azzedine Alaïa fait perdurer son oeuvre

Azzedine Alaïa, fils d'agriculteurs né en Tunisie, avait travaillé chez une couturière de quartier pour financer ses études aux Beaux-Arts avant de tenter sa chance à Paris à la fin des années 1950. Il s'est fait connaître dans les années 1980 en inventant le body, le caleçon noir moulant, la jupe zippée dans le dos, des modèles qui ont contribué à définir la silhouette féminine sexy et assurée d'alors. Il a ensuite travaillé à son rythme, loin des défilés et de la presse, grâce à un réseau de clientes fidèles.

Pendant cinquante ans, il a été un collectionneur passionné. En 2007, il a décidé de protéger son œuvre et sa collection d’art en fondant l’Association Azzedine Alaïa, conjointement avec son partenaire de vie le peintre Christoph von Weyhe, et son amie depuis plus de quarante ans, l’éditrice Carla Sozzani, afin que cette association devienne la Fondation Azzedine Alaïa. Cette dernière abrite tous les trésors de la maison et de son créateur et expose son travail et les œuvres d’art de sa collection personnelle, à Paris, au 18 rue de la Verrerie, où il a vécu et travaillé, et à Sidi Bou Saïd, la ville qu’il a tant aimée. Ces lieux abritent des expositions régulières sur l’histoire de la mode et du design.

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