Pierre Bergé était "une espèce de monarque éclairé, toujours au service de la création"

Le mécène et homme d'affaires Pierre Bergé, qui fut le compagnon d'Yves Saint Laurent avec lequel il a fondé la célèbre maison de couture, est mort, vendredi 8 septembre, à l'âge de 86 ans. "Il s’entourait d’artistes, c’était un homme généreux, engagé", a salué, vendredi sur franceinfo, Jean-Michel Ribes, directeur du théâtre du Rond-Point à Paris. Il a connu l'homme d'affaires quand ce dernier dirigeait le théâtre de l'Athénée. "Ensuite, je l’ai vu de nombreuses fois pendant la campagne de François Hollande", a précisé Jean-Michel Ribes.

"Pierre Bergé a regardé beaucoup d’artistes et les a fait, a confié le directeur du théâtre du Rond-Point. C’était aussi un artiste, dans la mesure où on ne peut pas ne pas être artiste quand on voit les artistes qu’il a aimés et aidés. C’était un homme protéiforme qui dégageait une espèce de désir du beau, de désir d’avancer, et de réalité en même temps."

Les gens qui restent au sec ne font pas grand-chose. Il vaut mieux se mouiller dans l’action. Oui, Pierre Bergé avait un caractère bien trempé

Jean-Michel Ribes

à franceinfo

"On avait fait une grande soirée au théâtre du Rond-Point pour le mariage pour tous, s'est souvenu Jean-Michel Ribes. C’était un homme fidèle, très ami avec Line Renaud. Il était une espèce de monarque éclairé qui avait à la fois la puissance d’une fortune considérable, mais qui était toujours au service de la création."

Pierre Bergé avait un caractère bien trempé, à écouter Jean-Michel Ribes : "Il disait ce qu’il voulait dire en face. Parfois il bousculait les gens. Voire, il les énervait". Ce caractère, selon Jean-Michel Ribes, poussait Pierre Bergé à être "autoritaire" : "Il voulait les choses, il les faisait. On n’allait pas facilement à la contradiction avec Pierre Bergé. C’était quelqu’un qui avait une personnalité autoritaire, mais éclairante et généreuse".