Bertrand Cantat : "Les accusations délirantes me concernant sont inacceptables"
Dans un entretien aux "Inrocks", le chanteur évoque pour la première fois la mort de sa compagne, Marie Trintignant, en 2003.
Dix ans après la mort de Marie Trintignant, Bertrand Cantat sort de son silence. A quelques semaines de la sortie de son nouvel album, le chanteur évoque pour la toute première fois la mort de sa compagne, dans un entretien aux Inrockuptibles à paraître mercredi 23 octobre. "Je ne suis pas dans le déni de ce qui s'est passé, déclare-t-il. Je sais que j'ai commis l'irréparable."
Marie Trintignant est morte le 1er août 2003, quatre jours après avoir été frappée violemment et à plusieurs reprises à Vilnius (Lituanie) par l'ancien chanteur du groupe Noir Désir, avec qui elle entretenait une liaison depuis plusieurs mois. Reconnu coupable de meurtre par la justice lituanienne, Bertrand Cantat a fini de purger sa peine en 2010.
"On ne veut ma parole que pour alimenter le cirque"
"Je ne comprends pas qu'on évoque des pour et des contre. Pour ou contre quoi ? Comment pourrait-on être pour la mort de Marie ?" s'étonne Bertrand Cantat. Concernant l'autre polémique sur le suicide de son ex-compagne Krisztina Rady, il lâche : "Les raccourcis et les accusations délirantes me concernant sont inacceptables." Le chanteur considère surtout "abject d'être devenu le symbole de la violence contre les femmes".
Bertrand Cantat s'insurge aussi contre ceux qui lui ont reproché un "certain détachement" face à la mort de Marie Trintignant. "C'est ignoble et malhonnête", estime le chanteur. Il justifie son attitude et son choix du silence par une volonté de "garder de la décence". "J'ai très vite compris que mon histoire allait m'être volée (...), on ne veut ma parole que pour alimenter le cirque", détaille le chanteur, qui publiera le 18 novembre un album sous le nom de groupe Détroit.
Il reconnaît avoir "cherché à mourir"
Revenant sur la nuit du drame, il avoue "n'avoir rien compris à ce qui s'[était] passé dans l'action", ajoutant : "Je ne me souviens plus dans quel état on était, et pas seulement émotionnellement." "Après avoir accompagné Marie à l'hôpital, j'ai été viré et je suis revenu à l'appartement. Pour me flinguer", raconte-t-il.
"Je n'ai jamais fui ma responsabilité. Sauf peut-être en cherchant à mourir", ajoute l'ancien leader de Noir Désir. Il explique qu'à Vilnius, les autorités lituaniennes avaient la "trouille" qu'il se donne la mort avant son procès. "Je cherchais sans arrêt des stratégies. J'aurais été bien plus tranquille si on m'avait laissé le faire", confie-t-il.
Jean-Louis Trintignant réagit
Le père de Marie Trintignant a été invité à réagir à cette interview, mardi soir, sur Europe 1. En réponse à une question sur les propos de Bertrand Cantat évoquant ses idées suicidaires, Jean-Louis Trintignant a répondu : "Il ne l'a pas fait. Je croyais qu'après le drame, il le ferait, mais il ne l'a pas fait. C'est son problème."
"J'ai essayé de ne pas l'accabler. Franchement, c'est quelqu'un pour qui je changerais de trottoir si je le voyais (...). Je l'ai rayé de ma vie (...). Je ne peux pas dire que c'est de la haine. C'est quelqu'un que je ne veux pas rencontrer", a également confié l'acteur.
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