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"Ça prend aux tripes" : l'émotion des premiers visiteurs de la maison de Serge Gainsbourg

Le 5 bis de la rue de Verneuil à Paris, a ouvert ses portes au public ce mercredi 20 septembre. La célèbre maison de Serge Gainsbourg, où il a vécu et où il est mort, était fermée depuis son décès en mars 1991.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
La maison du chanteur, auteur-compositeur et acteur français Serge Gainsbourg, le jour de son ouverture au public à Paris le 20 septembre 2023 (DIMITAR DILKOFF / AFP)

"Ça prend aux tripes", "émouvant", "je suis comme une dingue" : les premiers visiteurs sont entrés mercredi dans l'antre mythique de Serge Gainsbourg, au 5 bis de la rue de Verneuil à Paris, 32 ans après sa disparition.

Le premier à ressortir de la visite d'une demi-heure, avec la voix de Charlotte Gainsbourg en audio-guide, a les yeux embués et du mal à trouver ses mots. "C'est très émouvant", souffle Jérôme Bassin, habitant de la région parisienne, 40 ans. Il évoque "la chambre" où l'artiste a été retrouvé mort en 1991. Et parle d'une "odeur", celle des mégots froids dans le cendrier du salon, entre paquet de Gitanes et briquet Zippo.

"J'ai pleuré"

Suivant la volonté de Charlotte Gainsbourg, qui s'est débattue pour l'ouverture au public de ce lieu, rien n'a bougé depuis 32 ans. "On rentre dans une machine à remonter le temps", lâche, plus prolixe, José Sarica, 46 ans. Pin's du visage de Jane Birkin - qui résida ici de la fin des années 1960 à 1980 - au revers du blouson, ce Marseillais a pris une semaine de vacances pour visiter et "rendre hommage" à l'auteur de La Javanaise. Je reviens demain, confie-t-il.

"Je suis bouleversé, j'ai pleuré, bon je pleure facilement, mais quand on arrive devant la chambre à coucher, lieu de la fin de Serge Gainsbourg, ça prend aux tripes", poursuit-il. Il salue les mots de Charlotte Gainsbourg enregistrés pour l'audio-guide, cette gardienne du temple parvenant à être "si pudique et en même temps à livrer autant d'intimité".

En passant devant la salle de bains, il a aussi "imaginé Jane Birkin en train de se laver les cheveux, avec ses filles Kate (fruit d'une première union) et Charlotte". Et d'ajouter : "c'est comme si j'avais 10 ans à nouveau, quand je rêvais de devenir l'ami de Charlotte".

"On sent la présence de Serge Gainsbourg"

Yann Boucaud, venu de Charente-Maritime, 48 ans, est ravi d'avoir pu "rentrer dans le quotidien" de la famille Gainsbourg, quand Serge Gainsbourg et Jane Birkin "rentraient de boîte" à l'heure où Kate et Charlotte "se réveillaient".

Charlotte donne "vraiment de super anecdotes", se réjouit encore cet homme portant un t-shirt du groupe Blur. Il retient avant tout "le salon où il recevait tout le monde, où il y a toute une collection d'insignes et de menottes de policiers", avec qui l'artiste trinquait au bout de la nuit.

Lui aussi a été marqué par "la chambre, là où il est décédé", et par la façon dont "Charlotte raconte le deuil". "Il y a beaucoup de mobilier usé, on sent la présence de Serge Gainsbourg", insiste-t-il.

"Je tenais à être là ce matin pour l'ouverture"

Barbara Zjafe, Parisienne de 51 ans, avait rendez-vous pour la visite à 13h30, mais était là dès 7h30. "Je suis comme une dingue, c'est un jour très important dans ma vie, ma fille s'appelle Charlotte-Jane". Dans sa main, emballé comme un bouquet de fleurs, il y a un petit chou, hommage à L'homme à la tête de chou, surnom de l'artiste et titre d'un de ses albums mythiques. Sur son avant-bras, le tatouage du profil de Serge Gainsbourg.

Florent, 40 ans, résidant de la région parisienne, a lui un ticket pour le 6 octobre. "Mais je tenais à être là ce matin pour l'ouverture aux premiers visiteurs".

Pour ceux qui découvrent seulement l'ouverture du lieu, il faudra patienter : c'est complet jusqu'à la fin de l'année 2023. Quelque 100 000 visiteurs par an sont espérés.

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