DJ Snake : un show au cinéma jeudi pour vibrer à distance en attendant la reprise des concerts
Une captation d'un concert spectaculaire donné par l'artiste en février dernier est diffusée au cinéma, lors d'une unique séance jeudi 27 août. Reportage lors de l'avant-première à Paris.
Une longue file de spectateurs patiente devant l’une des entrées du cinéma Pathé de La Villette, dans le nord de Paris. On pourrait de prime abord penser qu’ils attendent une séance pour Tenet, le nouveau film de Christopher Nolan attendu comme le Messie pour relancer la fréquentation des cinémas. Mais un autre blockbuster lui vole le haut de l’affiche le temps d’une soirée. Quelques indices : un masque siglé "Pardon my French", la marque d’un DJ français à la renomée internationale, ou un t-shirt I can’t believe I woke up in Paris, l’un des nombreux tubes de ce même artiste.
Pas de doutes, c’est bien l’avant-première de DJ Snake, Le concert au cinéma, un film issu de la captation d'un concert donné par DJ Snake. L’artiste, originaire du Val-d’Oise, est parmi les français les plus écoutés du monde. Le 22 février dernier, il avait livré un show spectaculaire à La Défense Arena devant 40 000 personnes. Un moment important dans la carrière de celui qui déclare régulièrement "représenter Paris" lorsqu'il joue dans les arènes du monde entier et réalise des featuring avec de grandes stars américaines de la musique comme Cardi B. ou Major Lazer.
"Premier concert" depuis le confinement
Jeudi 27 août, pour une séance unique, le film sera projeté à 21h dans plus de 200 salles de cinéma en France, en Suisse et en Belgique. Ce mardi 25 août, l'avant-première réunissait 200 invités, pour la plupart des fans du DJ tirés au sort via un concours sur les réseaux sociaux. Lilah et Amandine, 19 et 31 ans, font partie des heureuses gagnantes. Fans de DJ Snake "depuis ses débuts", elles ont fait cinq heures de route depuis Forbach (Moselle) pour assister à l'avant-première. Pour l'occasion, Amandine a revêtu une veste qu'elle a customisé elle-même à l'effigie de l'artiste.
Un peu plus loin dans la file, Julien, la vingtaine, étudiant à Science-Po Paris, se réjouit d'avoir pris une place pour la séance du jeudi 27 avant-même le début de la projection en avant-première. Le jeune homme se dit "inspiré" par le parcours du DJ "parti de rien" et par sa capacité "à mixer pleins de style différents dans sa musique : reggae, pop, rap..."
Comme Lilah et Amandine, Julien était également présent au concert en février. Boulimie de groupies ? Vous n'y êtes pas. Il se joue également quelque chose de plus symbolique, en lien avec la mauvaise passe sanitaire traversée par le monde entier. "Le 22 février, cela a été notre dernière sortie avant tout ça", souligne Amandine. "Tout ça", c'est le coronavirus, le confinement, le port du masque obligatoire, l'été sans rassemblements, les vacances sans faire la fête. "C'est notre premier concert depuis, la boucle est bouclée", sourit la jeune femme qui a posé un jour de congé exprès pour se rendre à l’avant-première.
En attendant de danser ensemble
Malgré l’impossibilité de jouer en live, DJ Snake peut compter sur une solide communauté et sait en prendre soin. Archi-connu à l’international, William Sami Etienne Grigahcine de son vrai nom n’oublie pas Paris et s’est rendu dans le cinéma avant le film pour faire une surprise à ses fans et se prêter, plutôt généreusement, au jeu du question-réponse. Au-delà de l’exercice de promo évident, l’artiste s’est confié sur son début d’année "compliqué". "C’était assez dur pour moi de ne pas pouvoir jouer Trust Nobody [un de ses derniers morceaux, sorti en juin sur les pateformes de téléchargement] en live, de le sortir en étant juste posé chez moi sans faire de promo, sans pouvoir tourner de clip", a-t-il raconté.
Le regard qu’il pose sur le film est empreint de lucidité. On le regarde en attendant "de pouvoir faire la fête, respirer, pleurer, rire, danser ensemble". La captation est techniquement impressionnante. Les plans tournés par les vingt caméras sur place lors du concert en février s’enchaînent au rythme effréné des tubes planétaires Lean On, Turn Down for What, Taki Taki ou encore Loco Contigo qui ont fait la gloire de Dj Snake. On ne sait pas si le monteur a un peu forcé sur le speed ou si c’est un admirateur d’Eisenstein, mais ça prend, et on a presque envie de crier en même temps que la foule sur l’écran.
"Je n'osais pas me lever de peur de déranger les personnes assises derrière moi"
Sur Get Low, les spectateurs des deux premières rangées de la salle de cinéma sont debout, bras en l’air. Mais ils se rassoient vite. Un sentiment de nostalgie succède à la transe provoquée par les morceaux les plus électro. Si on vient voir un concert au cinéma, espacés les uns des autres d’au moins un siège et avec des masques sur le nez, c’est parce que des concerts, des vrais, il n’y en a plus jusqu’à nouvel ordre. Alors on se déhanche timidement sur son siège, partagé entre le plaisir évident d’écouter une musique vibrante et la sensation que quelque chose manque. Danser, sauter, hurler, transpirer. Comme ceux et celles sur l’écran qui le pouvaient encore il y a à peine quelques mois.
Quand même, "ça valait le coup !", tranche un spectateur à la sortie de la projection, heureux d'avoir fait le déplacement. "C'était un peu frustrant", concède Carla, 25 ans, "je n'osais pas me lever de peur de déranger les personnes assises derrière moi". Mais elle a "beaucoup apprécié les aspects techniques, la qualité du son et des images, la 4K", reconnait-elle. Une chose est sure, elle ne manquera pas le prochain concert de DJ Snake, pour pouvoir vibrer en live en même temps que son artiste préféré.
"DJ Snake : un concert au cinéma" : séance unique jeudi 27 août à 21h dans une liste de cinémas à retrouver ici.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.