Eurovision : ces cinq groupes de métal qui ont fait headbanger le public européen
Des chansons pop, de l'électro fleurant bon la dance des années 90 et des costumes en lycra à l'esthétique parfois discutable. Voilà sûrement ce à quoi vous vous attendiez si vous comptez passer la soirée devant la finale de l'Eurovision samedi 13 mai. Mais attention : certains des candidats de cette année pourraient bien perturber votre petit programme. Car pour eux, ce sera plutôt guitares saturées, batterie et chant guturral. Non, vous ne rêvez pas, la sélection 2023 de l'Eurovision comporte non pas un mais deux groupes de métal.
La formation glam métal Lord of the Lost représentera l'Allemagne et le groupe de métal progressif Voyager concourra pour l'Australie. Cela peut paraître étonnant, mais pas tant que cela : ce n'est pas la première fois que le cousin tout colère du rock se fraye un chemin jusqu'à la sélection du célèbre concours. franceinfo revient pour vous sur les candidats métal les plus marquants de l'Eurovision.
Les premiers : Wig Wam (2005)
C'est en 2005 que le public de l'Eurovision peut headbanger pour la première fois, avec les Norvégiens de Wig Wam et leur chanson In your dreams. Cette première percée ne pouvait venir que des froides contrées scandinaves, où le métal est aussi populaire que la pop en Europe de l'ouest. Avec son esthétique hautement glam (mention spéciale à la combinaison argentée moulante et au semi-boa en plumes du chanteur – pourquoi, d'ailleurs ?) et ses riffs de guitare accrocheurs, Wig Wam se hisse à la neuvième place du concours.
Les plus célèbres : Lordi (2006)
Impossible de parler de métal à l'Eurovision sans s'arrêter sur eux : les Finlandais de Lordi. À la surprise générale, et particulièrement celle de Michel Drucker qui commentait le concours à la télévision française cette année-là, c'est ce groupe de heavy métal particulièrement looké qui remporte l'édition 2006. Lordi c'est d'abord un tube que vous ne pourrez pas vous empêcher de fredonner, véritable hymne au métal : Hard Rock Hallelujah. Mais surtout, ce sont des costumes. Quand les métalleux se déguisent, ils ne le font pas à moitié et Lordi le prouve avec ses combinaisons intégrales de monstres en latex complètement délirantes (il doit faire rudement chaud là-dessous), et autres ailes de ptérodactyle déployables dans une gerbe d'étincelles. L'histoire ne dit pas si Michel Drucker a fait les cornes du diable.
Le plus énervé : AWS (2018)
En 2018, c'est la Hongrie qui choisit un groupe de métal pour la représenter. Moins visuellement spectaculaires que ses coréligionnaires finlandais, AWS est aussi beaucoup plus énervé musicalement. Les solos de guitare du tube Viszlát Nyár fleurent bon le hardcore et donnent plus envie de pogoter dans la fosse que d'agiter de petits drapeaux. Plus métal, moins accessible donc, le groupe se classe à la 21e place du concours seulement. La chanson des Hongrois parle d'un homme mourant qui s'adresse à son enfant. Prémonitoire, puisque le chanteur d'AWS meurt deux ans plus tard d'une leucémie.
Le plus "nu-métal" (métal rapé) : Blind Channel (2021)
2021 est décidément un bon cru pour les amateurs de guitares électriques à l'Eurovision (si si, il y en a). L'année de la victoire des rockeurs italiens de Maneskin est aussi celle où la Finlande, encore elle, choisit pour la représenter un groupe de nu-métal ou métal rapé (comme Linkin Park, pas comme le fromage) : Blind Channel. Le refrain de leur chanson, Dark side, commence par "Put your middle fingers up" soit "Lève tes majeurs en l'air" dans la langue de Molière. De quoi gentiment ébouriffer Michel Drucker. Avec leur chorégraphie soignée ponctuée de flammes (jamais trop de flammes), les Finlandais se classent sixièmes du concours.
Les plus pailletés : Lord of the Lost (2023)
Tout un programme, et des plus réjouissants : Blood and glitter. C'est le nom de la chanson choisie par le groupe Lord of the Lost pour représenter l'Allemagne à l'Eurovision cette année. Des paillettes donc, des grosses guitares, un mélange de chant clair et de chant saturé. Mais aussi, et c'est appréciable dans un milieu du métal encore doppé à la testostérone, tout un jeu autour des clichés de genre que les Allemands revendiquent fièrement. Et si cela ne suffit pas pour conquérir le public de l'Eurovision, Lord of the Lost pourra se rattraper en faisant un triomphe devant celui du Hellfest où il se produira en juin prochain.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.