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Eurovision : si la France veut gagner en 2016, voici ce qu'elle doit faire

Avec une 25e place sur 27 candidats en finale, la France a une nouvelle fois subi un échec cuisant au concours de chant. Comment conjurer le mauvais sort ? Francetv info vous livre la recette pour peut-être (enfin) gagner l'année prochaine.

Article rédigé par Mathieu Dehlinger
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le Suédois Måns Zelmerlöw, vainqueur du concours Eurovision de la chanson, à Vienne (Autriche), le 23 mai 2015. (SAMUEL KUBANI / AFP)

Marie Myriam peut dormir tranquille. Après l'échec cuisant de Lisa Angell à l'Eurovision, samedi 23 mai, l'interprète de L'Oiseau et l'Enfant reste la dernière Française à avoir remporté le concours de chant... en 1977. Depuis, les représentants de l'Hexagone s'enfoncent, lentement mais sûrement, dans les tréfonds du classement avec, cette année, une 25e place sur 27 candidats en finale.

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Terroir, stars, humour... La France semble pourtant avoir tout tenté pour renouer avec le succès. Une chose est certaine : la défaite n'est pas une fatalité. Mais alors, comment conjurer le mauvais sort ? Francetv info a analysé le profil des dix derniers vainqueurs, et vous livre la recette pour peut-être (enfin) gagner l'année prochaine.

Miser sur la jeunesse

Pour remporter l'Eurovision, il faut déjà du sang neuf. En moyenne, les derniers gagnants ont à peine atteint le quart de siècle. La plus jeune, l'Allemande Lena, n'a que 19 ans quand elle gagne la compétition, en 2010, avec son titre Satellite. Comme elle, cinq autres vainqueurs n'ont même pas encore sorti d'album quand ils se lancent à la conquête du titre européen.

A l'inverse, la France a plutôt misé sur des trentenaires, comme Sébastien Tellier, Amandine Bourgeois ou Anggun. Voire sur des stars très confirmées, comme Patricia Kaas. Inconnue du grand public, notre prétendante cette année, Lisa Angell, a 46 ans.

Miser sur de la pop pas trop compliquée

Hormis la parenthèse hard-rock des monstres finlandais de Lordi, l'Eurovision est devenu le rendez-vous de la pop européenne. Le style a fait le succès du Suédois Måns Zelmerlöw cette année, de la Danoise Emmelie de Forest en 2013 ou des Azerbaïdjanais Ell & Nikki en 2011.

Autant de titres parfois bien loin des sonorités sélectionnées par l'Hexagone. Lisa Angell, cette année, signe un nouvel échec avec une chanson, N'oubliez pas, dans la plus pure tradition de la variété française. Et que dire du thème ? Une chanson qui évoque les destructions de la première guerre mondiale. On a connu plus joyeux.

"Laissons le passé derrière nous", lui répondrait Emmelie de Forest, la gagnante de 2013. Mieux vaut miser sur des thématiques fédératrices et pas trop compliquées, comme les histoires de cœur, visiblement sources d'inspiration pour de nombreux vainqueurs. Au moins le Norvégien Alexander Rybak ne risquait-il de fâcher personne en se disant, en 2009, "amoureux d'un conte de fées". "Comme un satellite, je suis en orbite autour de toi", chantait de son côté l'Allemande Lena. En résumé, candidats à l'Eurovision, faites l'amour, pas la guerre.

Miser sur l'anglais

"Sorry, we don't speak English." Lisa Angell devait se sentir bien seule, samedi, en interprétant sa chanson en français. Elle était ce soir-là l'une des rares prétendantes à interpréter un titre dans sa langue nationale : 22 des 27 chansons de la finale étaient en anglais. "Très sincèrement, si je chantais en anglais aussi bien que je le parle, on ne va pas me comprendre, expliquait Lisa Angell à Puremédias avant le concours. Et je pense très sincèrement que, si on avait chanté en anglais, on aurait pu nous taxer d'opportunisme aussi."

Opportunisme, ou simple envie de gagner ? Depuis dix ans, seul un vainqueur s'est affranchi de la langue de Shakespeare : la Serbe Marija Šerifović s'était imposée en 2007 avec son titre Molitva. Pour espérer remporter le concours, peut-être faudra-t-il faire quelques concessions sur notre défense de la langue française. A moins de changer le règlement d'ici là.

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