Eurovision : la drôle d’histoire du "Te Deum", le générique du grand concours musical
Des trompettes, un air royal, quelques notes, immédiatement reconnaissables : voilà l'inimitable Te Deum en ré majeur de Marc-Antoine Charpentier, qui devrait accrocher l'oreille du téléspectateur flanqué, mardi 9 mai, devant la première demi-finale de l'Eurovision.
L'air, archi connu, a été créé par le compositeur baroque français Marc-Antoine Charpentier entre 1688 et 1698, alors qu'il séjourne à l'église jésuite Saint-Louis, à Paris, où il œuvre comme maître de chapelle. Il s'agit des six premières mesures du prélude au Te Deum en ré majeur, un motet pour chœur, solistes et orchestre.
L'air sort de l'oubli dans les années 1950
Si on compte au moins six Te Deum composés par Marc-Antoine Charpentier, seuls quatre ont traversé les siècles pour parvenir jusqu'à nous. Comme l'indiquent nos confrères de la RTBF, après une période d'oubli, il a fallu attendre deux siècles après la mort du compositeur et compter sur le renfort du musicologue belge Carl de Nys pour sortir de l'oubli dans les années 1950 son air devenu culte.
Le grand public l'entendra pour la première fois à la télévision le 2 juin 1953 lors du couronnement de la reine Elizabeth II, le premier événement diffusé en Eurovision. Comprenez : il s'agit de la première retransmission simultanée au Royaume-Uni, en France, en Belgique, en Allemagne de l'Ouest, au Danemark et aux Pays-Bas. Rapidement, l'indicatif envahit l'espace audiovisuel - en même temps que les téléviseurs se démocratisent dans les foyers : le Te Deum deviendra ainsi, en 1957, l'hymne du Tournoi des Six Nations... Sans oublier une autre émission culte de la télévision, plus tard : Jeux sans frontières.
Il l'entendra encore mardi soir pour la 67e édition du concours de l'Eurovision de la chanson 2023, qui se déroule cette année à Liverpool au Royaume-Uni, l'Ukraine, victorieuse en 2022, ne pouvant accueillir l'événement en raison de l'invasion russe.
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