"Je suis triste pour tous les gens qui se font duper" : Jean-Jacques Goldman s'est exprimé sur la biographie à son sujet
Si vous êtes fan de Jean-Jacques Goldman, n'écrivez surtout pas de livre sur lui. Vous risqueriez de l'attrister. Un conseil qu'aurait peut-être dû écouter l'historien Ivan Jablonka, s'il ne voulait pas froisser son idole après la sortie de son livre Goldman, le 18 août. Dans les colonnes du Canard enchaîné, la personnalité préférée des Français déclare : "Je n'ai jamais rencontré cet auteur, mes amis non plus, et je suis triste pour tous les gens qui se font duper en achetant ces livres qui parlent de moi". Rare dans les médias depuis sa retraite il y a vingt ans, le chanteur cache mal son mécontentement. D'autant qu'au cœur du mois d'août, le livre a suscité un emballement médiatique : une de Libération, du Parisien, de l'Obs, du Point, de nombreux articles dans la presse – dont franceinfo culture.
Un essai sur "le mythe" Goldman
Ivan Jablonka répond aux critiques du chanteur au micro de Sonia Devillers sur France Inter lundi 28 août : "Je ne suis pas très surpris parce que ça répond à sa logique qui est celle du retrait de la vie publique. Et puis par ailleurs, je lui ai écrit pour lui dire que je faisais ce livre. Je lui ai demandé d'avoir accès à certaines de ses archives et il n'a pas répondu, il a refusé." Le Canard enchaîné affirme aussi que l'auteur "a sollicité des entretiens avec les membres de sa famille [celle de Goldman] et ses plus proches amis, qui ont tous refusé".
Son livre n’est d'ailleurs pas "une biographie de star", ni une mine de révélations sur "l'homme secret", comme il l'écrit lui-même. Il s'agit d'un essai, un "travail de sciences sociales" faisant "l'archéologie d’une époque" afin de mieux comprendre comment un artiste, qui ne fait plus de concerts, demeure une personnalité marquante du paysage français.
"Un historien, ce n’est pas quelqu’un qu’on autorise"
Ainsi, même si ce coup de projecteur n'est pas du goût de l'intéressé, Ivan Jablonka - prix Médicis 2016 -, défend sa démarche sur France Inter : "Un historien, ce n’est pas quelqu’un qu’on autorise. Un historien incarne la liberté de pensée, d’expression. Le but d’un livre de sciences sociales, c’est de dire des choses vraies. Et peu importe si cela ne plaît pas aux uns, ou aux autres, la définition même de l’histoire, c’est des enquêtes dans l’absence". Goldman, l'essai qui bouscule la rentrée littéraire 2023, se fera donc sans Goldman.
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