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"Lemmy Kilmister était la dernière légende encore vivante" du hard rock

Contacté par francetv info, le directeur du festival Hellfest, Benjamin Barbaud, a réagi à la mort du chanteur du groupe Motörhead.

Article rédigé par Anne Brigaudeau
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Lemmy Kilmister sur scène à Munci (Allemagne), le 20 novembre 2015. (ANDREAS GEBERT / DPA/AFP)

Il fédérait tous les publics du rock. Ainsi le directeur du Hellfest Benjamin Barbaud, joint par francetv info, salue-t-il la mémoire de "Lemmy" Kilmister, mort d'un cancer à l'âge de 70 ans. Lors de la dernière décennie, la star s'était rendue quatre fois à l'incontournable rendez-vous breton des fans de hard rock, metal et autres musiques extrêmes. Il représentait "à merveille", se désole Benjamin Barbaud, "l'esprit" de cette musique dont il "était la dernière légende encore vivante. De cette trempe là, qui incarnait le rock à son paroxysme, il n'en reste plus beaucoup. Qui, comme lui, aura été jusqu'au bout ? Keith Richards et Iggy Pop, peut-être, et encore. Les autres, les Jimi Hendrix, les Kurt Cobain, sont morts depuis longtemps".

"Un gentleman qui ne mentait pas sur son mode de vie rock'n'roll"

Malgré ses soucis de santé, le chanteur gallois avait répondu présent à l'édition de juin 2015. "A chaque fois, se souvient le fondateur du Hellfest, Lemmy brillait par sa gentillesse, sa simplicité, aux antipodes de la rock star aux caprices démesurés". Plus encore, Benjamin Bardaud garde l'image "d'un gentleman qui ne mentait pas sur son mode de vie rock'n'roll". Contrairement à tant de vedettes embourgeoisées, souligne-t-il, "il ne vivait pas dans des grandes villas avec piscine, mais dans un 50 m2 à Los Angeles, près des flippers et des bandits manchots qu'il affectionnait". 

"A 70 ans, poursuit-il, Lemmy était une énigme, même si les deux dernières années, le management le préservait autant que possible. Il buvait encore quotidiennement, se droguait quotidiennement." 

Il avait un état d'esprit qui était la définition même du rock, vivre à 100 à l'heure. C'était un dieu vivant pour nombre de fans de musique extrêmes.

Lemmy était néanmoins capable, au Hellfest, de faire fi de cette vénération qui l'entourait pour sortir de sa loge et aller jouer deux heures au flipper dans une zone certes VIP, mais remplie de ses admirateurs. Cet "homme aux mille femmes", ajoute Benjamin Barbaud, réclamait volontiers des "masseuses", disons une présence féminine à proximité. Et considérait le Hellfest "comme une réunion de famille où il pouvait déconner".

"Il n'avait jamais apprécié qu'on le classe en heavy metal"

Il se remémore aussi un artiste paradoxal, plus fondu des Beatles que de metal, l'étiquette qu'on lui accollait pourtant volontiers. "Il n'avait jamais apprécié qu'on le classe en heavy metal", précise Benjamin Barbaud, qui l'a vu pour la dernière fois en septembre 2015, lors de la tournée du groupe Motörhead sur un paquebot de tourisme.

Durant cette sorte de minifestival navigant, alternant plage la journée et concert le soir, il l'avait "trouvé en forme", même s'il le savait "fatigué". Et de déplorer, en forme d'épitaphe, que le chanteur de Motörhead "n'ait pas eu en France le succès qu'il méritait, contrairement à Metallica, dont la première source d'inspiration était pourtant Lemmy".  

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