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Mort de Johnny Clegg : les cinq chansons incontournables du "Zoulou blanc"

En mêlant les rythmiques africaines et pop, Johnny Clegg a produit des chansons toujours souriantes, opposant de la joie au régime raciste de l'apartheid.

Article rédigé par franceinfo Culture - Thomas Hermans
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Johnny Clegg lors du Gala de l'Afrique du Sud à l'opéra de Monte Carlo en septembre 2012. (REUTERS/Sebastien Nogier)

Le chanteur sud-africain Johnny Clegg, surnommé le "Zoulou Blanc", est mort mardi 16 juillet à l'âge de 66 ans. Engagé contre l'apartheid, il s'est fait connaître grâce à ses airs universels de partage, des chansons soutenant la solidarité entre les hommes et entre les peuples. Une oeuvre riche et optimiste, que Franceinfo vous propose de redécouvrir grâce à cinq chansons.

Africa (1979)

En 1979, Johnny Clegg fonde le groupe Juluka, avec le chanteur noir Sipho Mchunu. Une révolution dans l'Afrique du Sud de l'apartheid, et une manière de défier les moeurs et les autorités. Le premier album de la formation, Universel Men, sorti en 1979, ajoute une couche de provocation à l'encontre de la société raciste du pays. Sous forme d'un album concept, Universal Men raconte le destin d'un travailleur zoulou. Le single Africa, issu de l'album, offre à ce travailleur une voix, une complainte puissante, visant à être entendue de tout le continent. Une chanson qui porte déjà tout ce qui fera l'ADN de Johnny Clegg : des rythmes pop sur des percussions fortes, un mélange de genre optimiste et joyeux.

Scatterlings of Africa (1982)

Rendue célèbre par sa réutilisation dans le film Rain Man en 1988, dans une version réenregistrée par Clegg, Scatterlings of Africa n'en est pas moins l'un des premiers grands succès du musicien. La chanson ouvre avec ferveur le quatrième album de Juluka, et deviendra la porte d'entrée de Johnny Clegg vers le succès en Europe et aux États-Unis. Avec AsimbonangaScatterlings of Africa se chamaille joyeusement le titre de standard ultime du chanteur, refaisant surface sur chacune de ses compilations. Un hymne à l'Afrique encore une fois.

Asimbonanga (1987)

En 1987, l'album Third World Child ("Enfant du tiers-monde") propulse Johnny Clegg et son nouveau groupe Savuka sur le devant des projecteurs occidentaux. Ses messages, censurés en Afrique du Sud, attirent un public européen et nord-américain très nombreux, notamment en France. Pour l'album, Clegg réenregistre Scatterlings of Africa, mais produit un deuxième tube tout aussi engagé que le reste de sa discographie : Asimbonanga (Mandela). Si le titre n'est pas assez explicite, Asimbonanga (qui signifie "nous ne l'avons pas vu" en langue zouloue) est un hymne à la tolérance, à l'acceptation, et un hommage à Nelson Mandela, qui purge alors sa 24e année de prison dans les gêoles du régime raciste sud-africain. La chanson rend également hommage à d'autres pourfendeurs de l'apartheid comme Steven Biko, à qui Peter Gabriel a lui-aussi consacré une chanson. En 1999, alors que Clegg interprète la chanson en concert, un invité spécial apparaît sur scène... Mandela lui-même.

Great Heart (1987)

Également issue de l'album Third World Child, Great Heart est une ballade légère qui, une fois de plus, combine les ingrédients habituels de sa musique : une rythmique très marquée d'influence africaine, avec un esprit mélodique pop européen. Et la chanson ne manque pas de référencer l'Afrique dans ses paroles, véritable terre de vie et de diversité pour Johnny Clegg. Cependant, Great Heart montre une face plus douce de la musique de Clegg. Une chanson légère et souriante comme le "Zoulou blanc" en était le spécialiste.

Dela (1990)

Dela est une chanson d'amour. Une très belle et toujours enjouée chanson d'amour, issue de l'album Cruel, Crazy Beautiful World de Savuka en 1990. Dernier grand tube de Johnny Clegg, Dela est une ballade charmante et envoûtante, que sa production 80's entoure d'une atmosphère de joyeuse nostalgie. Dans cette chanson, le chanteur célèbre la fameuse Dela avec autant de ferveur qu'il célèbre les hommes et l'Afrique dans ses autres chansons. Avec moins de colère cependant... La chanson sera reprise ensuite dans les deux films George de la Jungle en 1997 et 2003... Cruelle destinée pour ce joli refrain.

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