Opéra de Paris, CNC, Palais de Tokyo... Salve de nominations dans le monde de la culture
Emmanuel Macron a décidé d'imprimer sa marque sur le monde de la culture.
Avec 17 nominations, dont des quadragénaires au profil international rompus aux questions de financement privé, le président Emmanuel Macron imprime sa marque dans le monde de la culture. Quitte à susciter, parfois, la controverse. En réalité, sur 17 nominations, 9 sont des renouvellements dont Catherine Pégard au Château de Versailles et l'acteur et metteur en scène Eric Ruf à la Comédie française. Pour les autres, Franceinfo vous aide à y voir plus clair.
Alexander Neef à l'Opéra de Paris
Actuel directeur de l'Opéra de Toronto, Alexander Neef remplacera Stéphane Lissner, à la tête de l'Opéra de Paris depuis 2015. Précédé d'une solide réputation, celui qui a eu pour mentor le Belge Gérard Mortier, ancien directeur de l'Opéra de Paris (2004-2009), a fait de Toronto une scène de renom et a contribué à rajeunir son public via des politiques tarifaires.
En quelques années, l'Opéra a subi une baisse importante de subventions. Conscient que le gouvernement ne mettra plus la main à la poche, Stéphane Lissner a fait presque doubler le mécénat (près de 18 millions d'euros). Il a également réussi l'exploit de rajeunir le public à 48 ans pour l'opéra (58 ans au Met) grâce aux soirées à tarif réduit pour les moins de 40 ans et les moins de 28 ans. Mais l'image élitiste colle à la peau du lyrique, et les prix y contribuent. Alexander Neef devra notamment continuer la quête de mécénat, tout en poursuivant des efforts d'accessibilité de l'opéra auprès du public.
Dominique Boutonnat au CNC
Pour le CNC, le président Macron tente un passage en force, en désignant Dominique Boutonnat, présenté comme un de ses proches et auteur d'un rapport controversé dans le milieu du cinéma. Plus de 70 cinéastes, dont Jacques Audiard et Arnaud Desplechin, se sont inquiétés par avance dans une tribune de sa nomination. Ce rapport fait craindre une logique privilégiant la rentabilité à la créativité et un moindre soutien au cinéma d'auteur, selon ses détracteurs.
C'est "la première fois qu'un professionnel du cinéma est choisi pour diriger le CNC", souligne-t-on à l'Elysée. "Il devra mener à bien la transformation du CNC pour l'adapter aux bouleversements du secteur tout en respectant les fondamentaux du cinéma français".
Michel Hazanavicius à la Femis
Michel Hazanavicius, célèbre pour avoir réalisé les deux premiers volets de la saga OSS 117, ainsi que l'oscarisé The Artist, prend la direction de la Fémis. Le réalisateur a été nommé à la tête du conseil d'administration de l'école qui forme aux métiers du 7e art.
Emma Lavigne au Palais de Tokyo
Le Palais de Tokyo, haut lieu parisien de l'art contemporain, change également de direction. Emma Lavigne, actuellement à la tête du Centre Pompidou-Metz, va prendre la suite de Jean de Loisy, parti diriger l’école supérieure des Beaux-Arts de Paris en janvier dernier. Emma Lavigne, à l'origine d'une exposition sur Andy Warhol à la fréquentation très importante à Metz, sera la première femme à diriger l'insitution parisienne.
Isabelle Giordano au pass Culture
L'ancienne "Madame cinéma" de Canal + Isabelle Giordano hérite de la présidence non exécutive du comité stratégique du pass Culture. Ce pass permet aux jeunes de 18 ans d’accéder à une offre culturelle large, avec une somme de 500 euros à dépenser au cours d'une année. L'initiative est pour l'instant en phase expérimentale dans plusieurs départements de France. Début juin, Isabelle Giordano avait annoncé quitter la direction générale d'UniFrance, association chargée de la promotion et du suivi des films français à l'étranger.
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