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Le fameux album à exemplaire unique du Wu-Tang Clan vendu pour solder la condamnation de l'entrepreneur honni Martin Shkreli

Rattrapé et condamné pour malversations, le jeune businessman le plus détesté d'Amérique n'est plus propriétaire de l'exemplaire unique d'un album du groupe de rap new-yorkais Wu-Tang Clan. L'Etat l'a en effet vendu pour solder sa dette.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
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Temps de lecture : 2min
De gauche à droite, Raekwon, Method Man, RZA et Ghostface Killah du Wu-Tang Clan, sur scène le 8 septembre 2019 au 10e Musicfest d'Atlanta (Géorgie, Etats-Unis). (PRINCE WILLIAMS / WIREIMAGE / GETTY IMAGES)

L'unique exemplaire d'un mystérieux album des rappeurs new-yorkais du Wu-Tang Clan, Once upon a time in Shaolin, a été vendu mardi par l'Etat américain aux enchères pour solder la condamnation de Martin Shkreli, l'entrepreneur pharmaceutique provocateur et honni qui se l'était offert avant sa chute, a annoncé la justice américaine. Ni le prix ni l'identité du nouvel acheteur n'ont été communiqués. 

Un album à exemplaire unique, vendu à prix d'or

Souvenez vous : c'était en 2014 et le Wu-Tang Clan annonçait avoir enregistré dans le plus grand secret un album qui ne serait édité qu'à un seul exemplaire. Un concept malin destiné à en faire un trésor vendu à prix d'or comme une oeuvre d'art contemporain, dans un coffret en argent ciselé.

Ce disque de 31 morceaux du crew de Staten Island avait été adjugé en 2015 pour 2 millions de dollars. L'heureux acheteur s'était avéré être Martin Shkreli, alors jeune gérant d'un fonds d'investissement spécialisé dans l'industrie pharmaceutique.

L'acheteur de 2015 était un businessman cynique

Arrêté fin 2015 pour des fraudes boursières, ce businessman sans scrupule s'était surtout fait connaître pour avoir multiplié par 55 le prix d'un médicament destiné aux séropositifs, ce qui lui avait valu le surnom d'"homme le plus détesté d'Amérique", incarnant le cynisme supposé de l'industrie pharmaceutique.

Martin Shkreli, ancien gérant d'un fonds d'investissement spécialisé dans l'industrie pharmaceutique, sourit face aux médias après avoir été reconnu coupable de 8 chefs d'accusation dont fraudes sur titres et manipulation d'actions le 4 août 2017  à New York (Etats-Unis). (SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Peu après avoir été reconnu coupable devant le tribunal fédéral de Brooklyn en août 2017 de fraude sur titres et manipulation d'actions, il avait cherché à mettre l'album en vente sur internet, tout en menaçant de le détruire.

L'album avait finalement été saisi par la justice américaine. Le tribunal lui avait infligé sept ans de prison et l'obligation de rembourser 7,36 millions de dollars, via notamment des saisies de ses biens, en mars 2018.

Pourra-t-on un jour écouter cet album ?

Selon les clauses de la vente initiale, l'album ne peut être commercialisé avant 88 ans, soit l'an 2103, mais son propriétaire est autorisé à le faire écouter gratuitement en privé.

Ce changement de mains devrait relancer l'espoir des fans du Wu-Tang Clan de pouvoir y jeter une oreille un jour, le groupe ayant prévu initialement de l'exposer avec écoute lors d'une tournée des musées, galeries et festivals.

Une promesse jamais tenue par Martin Shkreli, qui en avait juste diffusé des extraits pour célébrer la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine de 2016.

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