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A Lyon, Phil Collins nous a emmenés au paradis... Une dernière fois ?

Sur la route de sa tournée Not dead yet, Phil Collins a fait une escale en France, C'était au Groupama Stadium à Lyon et nous y étions.

Article rédigé par Jean-Michel Ogier
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Phil Collins au Groupama Stadium de Lyon le 4 juin 2019 (ST?PHANE GUIOCHON / MAXPPP)

Phil Collins adore Lyon et c'est pour cela qu'il avait choisi d'y donner le seul concert français de son Not dead yet Tour en 2019. 35 000 personnes, souvent venues de loin avaient fait le déplacement. Cette tournée, débutée il y deux ans a des allures d'album souvenir et pour cause, elle est inspirée de l'autobiographie éponyme du chanteur. Et ce livre de souvenirs s'ouvre sur des portraits en noir et blanc de Phil Collins au fil du temps.

Les musiciens se mettent en place et soudain IL apparaît. Et c'est là que l'on prend conscience du mal qui l'affecte. Phil Collins souffre depuis plusieurs années de graves problèmes vertébraux qui lui interdisent désormais de jouer de la batterie. Il s'avance en s'appuyant sur une canne. Les moins avertis sont surpris mais l'ex-leader de Genesis, en s'installant sur une chaise haute au milieu de la scène, balaie vite le trouble avec un "vous aviez le choix ce soir et vous êtes venus ici merci beaucoup" en français qui prolonge la standing ovation.

Mais c'est au travers de cette image que l'on va déguster ce concert qui s'ouvre avec un "Against all odds" dont le refrain "Take a look at me now..." sonne encore plus fort. puis résonnent les premières mesures caractéristiques de "Another Day in Paradise" une invitation a se réjouir du temps présent du jour.

L'album souvenirs de Genesis

"Il y a 200 ou 300 ans je jouais avec un groupe appelé Genesis, ce soir j'aimerais jouer quelques chansons de ce groupe".

Phil Collins n'a rien perdu de son esprit facétieux. Son humour fait mouche. Le public entonne avec lui "Throwing it all away" en répondant comme un seul homme aux "Tidae, tidae yeah" du maestro. Sur les écrans géants les images de l'époque Genesis post Petrer Gabriel et Steve Hackett. Cette époque des hits comme "Throwing it all away", "Follow you, Follow me" ou "Invisible touch" un peu plus tard dans la soirée. Ce sont les images du bonheur évident de jouer ensemble des trois compères Mike Rutherford qui avait ouvert la soirée avec Mike and The Mechanics et qu'on espérait follement venir rejoindre son compère sur scène ne serait-ce qu'un instant, Tony Banks et Phil Collins. La nostalgie nous gagne.

La succession est assurée

Dans cette tournée magistrale Phil Collins est entouré de musiciens fidèles compagnons de route comme Ronnie Carryl et Darryl Stuermer aux guitares, Brad Cole aux claviers; une section de cuivres infernale, quatre choristes dont Amy Keys avec qui il va chanter un magnifique "Separate Lives" et un autre fidèle parmi les fidèles le percussionniste Luis "Octopussy" Conte.

Nicholas Collins à la batterie (ST?PHANE GUIOCHON / MAXPPP)

Mais Phil Collins ne peut cacher sa joie et sa fierté de présenter son fils Nicholas qui le remplace derrière les fûts de la batterie. Et avec quel talent ! Au cours d'un époustouflant solo Nicholas (18 ans) montre qu'il est bien le digne fils de son père. Un père que l'on ne peut alors s'empêcher de revoir à sa place lors du Finally... The First Farewell Tour en 2004.

Et quand à la fin du récital de son héritier Phil Collins apparaît entre lui et Luis Conte pour participer à la fête , l'émotion nous saisis.

Pour aboutir complètement ce passage de relais, Nicholas délaisse ses fûts pour accompagner son père au piano sur un touchant "You know what I mean".

"In the Air Tonight" qui fait frisonner le public prolonge cet instant d'émotion dans un registre encore feutré jusqte avant que "You can't Hurry love" ne fasse se lever définitivement le public pour un final en apothéose, grâce aux cuivres somptueux, avec un chapelet de tubes inoubliables "Dance into the light", "Invisible Touch", "Easy lover" et l'incontournable "Sussudio" dans un maelstrom de couleurs.  

Phil Collins nous quitte avec un "Take me Home" hautement symbolique. Et l'on se demande si on n'a pas passé ce soir là un dernier jour au paradis avec l'enchanteur.

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