Au musée d'art et d’industrie de Saint-Étienne, le ruban s’expose sous toutes ses coutures
Intitulée “Rubans de l’intime”, c'est une expo un brin sexy qui se dévoile jusqu’en novembre à Saint-Étienne, mais pas que. Elle est aussi l’occasion de découvrir comment les usages de ce bout de tissu s’inscrivent dans les évolutions historiques et sociétales.
Porte-jarretelles, corsets, lingerie fine... le ruban est roi dans l’imaginaire du sexy. Et pourtant, ses usages sont loin de se limiter à une fonction d’apparat : ainsi, c’est le ruban élastique des culottes d’hommes, grâce à sa nature pratique, qui a permis de faire tomber les bretelles.
C’est cette histoire, ce lien entre le ruban et les évolutions de la société que l’exposition “Rubans de l’intime”, qui se dévoile au musée d'art et d’industrie de Saint-Étienne jusqu’en novembre, souhaite mettre en lumière. Une expo qui s’inscrit aussi dans le passé de la région : grâce à l’essor de la soierie lyonnaise, la cité stéphanoise est un haut-lieu de la production du ruban depuis le 16e siècle.
Une folle histoire du ruban
À travers des pièces exceptionnelles, le musée d'art et d’industrie retrace les fonctions pratiques, techniques, esthétiques et sociétales du ruban. “Le ruban a participé à l’évolution des formes et des sous-vêtements. Ces rubans avaient des fonctions techniques : pour soutenir, modeler, soulager... Mais c’était aussi des fonctions esthétiques, des fonctions d’ornement et des fonctions symboliques”, explique Sylvain Bois, commissaire général de l’exposition.
Vous pourrez admirer des guêpières de la créatrice Chantal Thomass – qui est la marraine de l’exposition -, la robe corsetée de Jean-Paul Gaultier, de la lingerie Dior... Vous découvrirez également comment ce bout de tissu était utilisé pour comprimer les corps avec les corsets, popularisés à la Renaissance puis délaissés lors de la Première Guerre mondiale. Le ruban des porte-jarretelles, également, fut boudé à partir de l’invention des collants, bien plus pratiques.
“Il y a une notion sociétale encore plus forte que dans d’autres expositions, à travers notamment la libération de la femme”, souligne Marc Chassaubéné, adjoint à la culture de Saint-Étienne. Pour vous rendre compte par vous-même des contraintes engendrées par certaines pièces, il vous est proposé de les enfiler dans une cabine d’essayage, à l’abri des regards.
Rubans de l’intime - jusqu’au 14 novembre 2021. Musée de l’art et de l’industrie - 2 place Louis Comte, 42000 Saint-Étienne. De 10h à 18h tous les jours sauf le lundi. Sur réservation au 04 77 49 73 00
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