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Héros des guerres napoléoniennes, le général Gudin honoré et inhumé aux Invalides

Compagnon d’armes de Napoléon, Charles-Etienne Gudin est mort au combat en 1812 près de Smolensk, lorsque l’empereur français voulut envahir la Russie. C'est là que sa dépouille a été retrouvée, 207 ans plus tard. Elle vient d'être inhumée aux Invalides.

Article rédigé par Agathe Mahuet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le cercueil du général Gudin porté par des hommes en tenue d'époque, à l'aéroport du Bourget, le 2 décembre 2021. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

Aux Invalides, à Paris, jeudi 2 décembre, se tenait une cérémonie pour un général… napoléonien. Charles-Etienne Gudin, camarade de classe puis compagnon d'armes de l'empereur, mort au combat en 1812 près de Smolensk, lorsque Napoléon voulut envahir la Russie. C'est là que sa dépouille a été retrouvée, 207 ans plus tard, et rapatriée en France pour y être inhumée. Et c’est lui qu’on honore jeudi 2 décembre 1805, date symbolique puisqu’elle marque aussi celle de la victoire d’Austerlitz.

On croyait sa tombe détruite pendant la guerre mais quelques acharnés l’ont redécouverte il y a deux ans. "J'ai vu qu'il était mort dans les bras de Napoléon après la bataille de Valentina Gora et je me suis dit que j’aimerais bien retrouver ce type !" Il faut pour cela l'enthousiasme de Pierre Malinowski, un Français passionné de Russie, qui fut aussi attaché parlementaire de Jean-Marie Le Pen.

"C’était juste une idée, parce que chercher 1m70 dans toute la Russie… c’était quasiment injouable ! Mais je me suis dit que c’était l’occasion de rapprocher nos deux pays."

Pierre Malinowski

à franceinfo

Après plusieurs expéditions sans succès, des fouilles ont lieu dans un tumulus de la citadelle de Smolensk en juillet 2019. Et bingo ! "Il y avait une chance sur un milliard mais il était là !", s’enthousiasme-t-il. Le squelette, reconnaissable par sa jambe amputée, fauchée au combat est formellement identifié par son ADN, quelques mois plus tard.

Il faudra un peu d'atermoiements et deux ans de plus pour que sa dépouille soit rapatriée en France par Malinowski. Un soulagement, pour l'un des descendants de Gudin, Albéric d'Orléans : "C'est mon huit fois arrière-grand-père, explique-t-il. J’ai grandi dans son ombre car il y avait son portrait à la maison." Aussi, le choix des Invalides lui semble mérité pour la dernière demeure de son aïeul. "Il y a toute sa place, ses états de service le justifient largement. Il a un parcours exceptionnel, un résumé de l’histoire de France et il était parmi les meilleurs généraux de Napoléon."

Emmanuel Macron pas présent à la cérémonie

Emmanuel Macron n'était pourtant pas présent lors de cette cérémonie. Ce que comprend l'académicienne et spécialiste de la Russie Hélène Carrère d'Encausse : "Les Français ne s'y intéressent pas assez pour que le président de la République en fasse un évènement", concède-t-elle. Même si un hommage présidentiel avait bien été évoqué, ainsi que la présence de Vladimir Poutine, confirme l'historienne, avant que les relations entre Paris et Moscou ne se distendent, et que l’idée ne soit abandonnée.

"Ce que cela nous dit, c'est que les relations franco-russes ne sont pas sur le point de donner de grands évènements", note Hélène Carrère d'Encausse. Pas de quoi gâcher la fête, pourtant, pour Pierre Malinowski : "La politique, ça change, mais Gudin restera : c’est unique, inespéré." Et à travers Gudin, c'est l'épopée napoléonienne que l'on célèbre, en cette année du bicentenaire de la mort de l'empereur.

La rocambolesque histoire de la découverte du corps du général Gudin : le reportage d'Agathe Mahuet

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