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Vidéo 11-Novembre : à Verdun, le docteur Frémont tente depuis 35 ans d'identifier les corps de poilus

Publié Mis à jour
Durée de la vidéo : 4 min
Guerre de 14-18 : le docteur Frémont, légiste des poilus
Guerre de 14-18 : le docteur Frémont, légiste des poilus Guerre de 14-18 : le docteur Frémont, légiste des poilus
Article rédigé par France 3
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Un siècle après, des corps de poilus continuent d'être exhumés de terre. Des squelettes très difficiles à identifier, pourtant un homme mène ce combat. Une équipe de France 3 est allée à sa rencontre.

Plus de 100 ans ont passé depuis la fin des combats. Mais quand il parcourt la forêt de Verdun (Meuse), le docteur Bruno Frémont est toujours ému. Ici, en 1916, se sont abattus 60 millions d'obus. La terre en a gardé chaque trace. "La terre n'a pas fini de travailler, de ressortir de ses entrailles tous les stigmates, la souffrance de cette guerre", explique le Dr Bruno Frémont au micro de France 3. Et d'ajouter : "Il y a des éclats d'obus, toutes sortes de choses qui réapparaissent. Et de temps en temps, dans tout ça, il y a aussi des ossements". Car dans ce cimetière à ciel ouvert reposent les restes de 80 000 soldats. Lorsqu'ils refont surface, le médecin légiste a pour mission de les prendre en charge

Identifier les ossements

En mars dernier, des ossements ont été retrouvés sous une route où des travaux étaient en cours. Un squelette quasi complet a pu être reconstitué. Ces restes humains ont été transportés à la chambre mortuaire de l'hôpital de Verdun où ils ont pu être examinés. Le docteur a pour objectif de les identifier. Chaque objet trouvé à proximité a été analysé et a donné des pistes sur la nationalité du soldat. Ses godillots et son masque à gaz, ainsi que des pièces de monnaie, ont permis de déterminer qu'il était français. Mais on n'en saura pas plus sur son identité, aucune plaque militaire n'ayant été retrouvée sur place. 

Depuis 35 ans, Bruno Frémont mène des enquêtes de ce type. Dans sa famille, où on est médecin de père en fils, la Grande Guerre a également laissé des traces. Son grand-père a ainsi attendu cinquante ans avant de parler de ce qu'il avait vécu. "Il ne voulait plus en parler, il voulait l'occulter, il essayait de l'effacer de sa mémoire, tellement il y avait eu de souffrance", explique le légiste qui œuvre aujourd'hui pour que les poilus aient une sépulture et, lorsqu'un nom peut être mis sur un corps, pour que les familles puissent faire le deuil de leurs aïeux.

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