Malcolm X, icône de la lutte pour les droits afro-américains
Activiste afro-américain des droits de l’homme et figure éminente de la Nation of Islam des années 50 et 60, Malcolm X a consacré sa vie à défendre le nationalisme noir.
Le 21 février 1965, il était brutalement assassiné. 53 ans après sa mort, Malcom X demeure un symbole de la défense des droits afro-américains des années 50 et 60. Né Malcolm Little en 1925 dans le Nebraska, il descend d’une famille d’esclaves : "Mon père a reçu son nom par son grand-père, qui l’avait reçu de son grand-père qui l’avait lui-même reçu de son maître quand il était esclave. Les vrais noms de notre peuple ont été détruit pendant l’esclavage." Malheureusement, il devient vite orphelin de père. Il n’a que six ans quand il décède, sous les roues d’un tramway. Si la police a conclu à un accident, Malcolm et sa famille affirmeront que son père a été assassiné par un groupe de suprémacistes blancs affilié au Ku Klux Klan dont il avait reçu de fréquentes menaces de mort.
Se débarrasser des chaînes du racisme
Il est donc frappé par le racisme dès son enfance. À 13 ans, un professeur lui assène qu’il ne sera jamais avocat car il est noir. Adolescent, il bascule dans la délinquance. À 21 ans, il est arrêté pour vol à New York et est condamné à dix ans de prison. Un système d’incarcération qu’il dénoncera en 1962 : "Les prisons ne sont pas faites pour réhabiliter les ‘Nègres’. Elles sont conçues pour perpétuer les tendances criminelles des ‘Nègres’."
Derrière les barreaux, il se passionne pour l’Histoire et se convertit à l’islam. Libéré sur parole six ans plus tard, il change de nom pour Malcolm X et se met au service de la Nation of Islam. Cette organisation religieuse prône un suprémacisme noir et la création d’un État noir indépendant dans le Sud des États-Unis. Pour lui, le nationalisme noir "signifie que les hommes noirs doivent contrôler la politique de leur communauté et les politiciens de cette communauté."
Progressivement, ses discours se radicalisent contre les Blancs : "Je suis contre la ségrégation. Je suis pour la séparation." déclarait-il en 1964. Il exhorte les Noirs à se débarrasser des chaînes du racisme par "tous les moyens nécessaires", y compris la violence. Il se place dès lors à l’opposé de l’intégration non-violente prônée par Martin Luther King : "Notre peuple a été la victime constante de la brutalité d’une partie de l’Amérique raciste et notre gouvernement s’est montré réticent ou incapable de faire quelque chose. Alors, par nécessité, nous avons atteint un point où notre peuple doit former des unités de self-défense." Il multiplie par la suite les déclarations polémiques sur l’assassinat de John F. Kennedy ou les juifs.
Son propre mouvement est "non-violent"
À 38 ans, après un pèlerinage à La Mecque, il quitte la Nation of Islam, principalement en raison de désaccords sur la passivité du mouvement dans le combat contre la ségrégation raciale, et fonde sa propre organisation. Son mouvement, il ne qualifie pas de "non-violent" mais de "pacifique et qui se réserve le droit de se défendre dès qu’il est attaqué."
Le 4 février 1965, il échappe une première fois à la mort lorsque trois bombes sont lancées contre sa maison. Il en sort finalement indemne avec sa femme et ses enfants. Mais le 21 février de la même année, alors qu’il prononce un discours à Harlem, il reçoit plusieurs balles tirées par des membres de Nation of Islam et décède des suites de ses blessures. Malcolm X n’avait que 39 ans.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.