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Mort d'Elizabeth II : la reine "s'est un peu lassée de la diplomatie française par un certain nombre de fautes", analyse un journaliste

Si elle a eu de très bonnes relations avec les différents présidents français qu'elle a connus, les rapports se sont un peu refroidis depuis 2009 et une faute diplomatique commise par Nicolas Sarkozy selon le journaliste Léonard Lièvre. 

Article rédigé par franceinfo
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Nicolas Sarkozy et la reine Elizabeth II lors d'une visite du président français à Windsor, en mars 2008. (CARL DE SOUZA / POOL)

Léonard Lièvre, journaliste et auteur du livre La Reine et les Présidents publié en 2021 aux éditions Konfident, a affirmé vendredi 9 septembre sur franceinfo que Nicolas Sarkozy avait "commis la plus grosse de toutes les fautes, c’est de ne pas inviter la reine lors du 65e anniversaire du Débarquement" en Normandie en 2009. "Une erreur colossale qui n’a pas été vraiment été réparée", dit-il.

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À partir de là, les relations avec les présidents français se sont un peu refroidies. Le président Emmanuel Macron est "le seul président de la République qui n'ait pas rencontré personnellement, ni en visite privée ni en visite officielle" la reine Elizabeth II, rappelle-t-il. Elisabeth II "s'est un peu lassée par un certain nombre de fautes de la diplomatie française", analyse-t-il. Le général de Gaulle était toutefois le "préféré" de la souveraine. "Il faisait presque partie de la famille", souligne-t-il.

franceinfo : Comment expliquer qu’Emmanuel Macron n’a jamais rencontré la reine Elizabeth II en tête-à-tête ?

Léonard Lièvre : Ce qui est très dommage, c'est que le président Macron soit le seul président de la République qui ne l'ait pas rencontré personnellement ni en visite privée, ni en visite officielle. Il l’a croisée deux fois, peut être trois. J’ai deux souvenirs très précis en tête. C'était le G7 en Écosse en 2021 et puis les commémorations du Débarquement à Portsmouth en 2019. Mais il n'a pas été reçu comme François Hollande l’avait été. François Hollande a été reçu en visite privée, mais pas en visite d'État, c'est la nuance. Mais François Hollande avait reçu la reine en visite d'État. Un quinquennat, ce n’est pas très long. Le programme de la reine est chargé. Celui du président de la République aussi. Ça peut, à la rigueur, se comprendre. En revanche, ce qui est très étonnant, c’est qu’Emmanuel Macron qui est président de la République française, ce qui n'est pas rien pour la reine d'Angleterre, n'ait pas eu une audience, ne serait-ce qu'une audience très courte, comme c'était le cas pour François Hollande à Windsor.

Comment l'analysez-vous ?

Je pense que la reine s'est un peu lassée par un certain nombre de fautes, voire même d'inconséquences, de la diplomatie française. À partir notamment de Nicolas Sarkozy, qui a commis la plus grosse de toutes les fautes et qui n’a pas vraiment été réparée, c'est de ne pas inviter la reine lors du 65e anniversaire du Débarquement en Normandie. Cela a été une erreur colossale. Les Britanniques nous en veulent encore et à juste titre.

Quel a été le président français préféré de la reine Elizabeth ?

Son préféré, c’était le général de Gaulle, mais le général est hors norme parce qu’il avait une histoire avec la famille royale. Il faisait presque partie de la famille. Quand il est arrivé à Londres, ce grand escogriffe que personne ne connaissait, en disant "je représente la France", tout le monde riait un peu sous cape. Les Anglais ne sont pas toujours faciles, surtout avec les Français. Les seuls qui ont marqué un signe d'attention, voire plus, d'affection, il l'écrit dans ses mémoires, c'est le roi d'Angleterre et sa femme.

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