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Vidéo "Colbert est une des figures historiques importantes" de la France, selon Bruno Le Maire, qui refuse de débaptiser les bâtiments portant son nom

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Article rédigé par franceinfo
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Le ministre de l'Économie a indiqué ne pas vouloir "systématiquement dénigrer" l'histoire de France, mais aussi "voir ces heures lumineuses, ces heures de gloire et essayer d'en tirer une force pour l'avenir".

Le bâtiment Colbert du ministère de l'Économie et des Finances "continuera de s'appeler le bâtiment Colbert", a assuré lundi 15 juin sur franceinfo Bruno Le Maire, ministre de l'Économie. L'ancien Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, demande qu'on débaptise les rues et bâtiments portant le nom de l'ancien ministre de Louis XIV, associé au Code noir et à l'esclavagisme.

"Nous ne déboulonnerons pas les statues, comme l'a dit le président de la République, et nous ne débaptiserons pas les bâtiments officiels", a confirmé Bruno Le Maire. Selon lui, Jean-Baptiste Colbert, même s'il le juge "pas très sympathique", "c’est la compagnie des Indes, c'est la restructuration de l'industrie en France, c'est la manufacture des Gobelins, c'est la remise en état des finances". Le ministre de l'Économie a rappelé que Colbert est mort en 1683, alors que le Code noir, qui définissait les droits des "propriétaires" sur leurs esclaves, avait été publié en 1685 : "Louis XIV lui a demandé de travailler effectivement à ce Code, mais ce n'est pas lui qu'il l'a rédigé", affirme-t-il.

Colbert est une des figures historiques importantes sur lesquelles on peut bâtir l'avenir de France et sur lequel on peut s'inspirer pour essayer de construire notre avenir.

Bruno Le Maire

à franceinfo

"Ce qu'il y a de positif à tirer des débats actuels, c'est la nécessité de, sans cesse, se replonger dans notre histoire, mais pas pour systématiquement dénigrer cette histoire et l'accabler, mais aussi pour voir ces heures lumineuses, ces heures de gloire et essayer d'en tirer une force pour l'avenir", a estimé Bruno Le Maire.

"Défavorable" aux statistiques ethniques

La porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, a souhaité qu'on ouvre le débat de "manière apaisée" sur les statistiques ethniques. "J'y ai toujours été défavorable et je reste défavorable aux statistiques ethniques, qui ne correspondent pas à l'universalisme français, au fait qu'un Français est un Français, que je ne regarde pas quelle est sa race, son origine, sa religion et que je ne souhaite pas le regarder", a indiqué Bruno Le Maire.

Selon lui, cette voie est néfaste à la République : "En avançant dans cette direction des statistiques ethniques, on risque d'abîmer un des biens les plus précieux qui rassemble la nation française, cet universalisme républicain". "Il faut rester fidèle à quelques principes fondamentaux : la raison, la culture, l'universalisme. Pour moi, ces trois principes ne sont pas négociables et dans les champs desquels ne rentrent pas les statistiques ethniques", a conclu le ministre.

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