Au cœur de la nouvelle "forêt" de la cathédrale Notre-Dame de Paris

Elle retrouve peu à peu sa silhouette. La cathédrale Notre-Dame de Paris a franchi une nouvelle étape dans sa reconstruction. Sa charpente est achevée depuis la mi-janvier. Un travail titanesque où tout a été construit à l'identique et à la manière des ouvriers du Moyen Âge.

Près de 1 200 chênes ont été nécessaires pour créer la "forêt". Surnom donné à l'enchevêtrement de poutres soutenant la toiture de l'édifice. Des morceaux découpés à la main et à la hache dans l'Eure.

Dans ce chantier, les traditionnels boulons sont remplacés par des pièces en bois, percées par une mortaise. Une pièce vient s'insérer dans l'ouverture pour serrer la charpente. "Nous avons travaillé avec des techniques traditionnelles, c'est un rêve. Nous exerçons le travail de charpentier comme le faisaient nos ancêtres", explique Valentin Pontarollo, charpentier.

À la manière d'un gigantesque puzzle, toutes les pièces de bois sont codifiées. Des marques permettant d'assembler un à un les morceaux et de créer la charpente. "Chaque morceau de bois et de pierre est unique. Il n'y a qu'une position possible. Quand vous avez un grand enchevêtrement comme celui-ci, vous avez des milliers de pièces", décrit Rémi Fromont, architecte en chef des bâtiments historiques.

Les charpentiers ont pris le soin de reproduire les marques des premiers bâtisseurs sur les poutres. Cinq demi-cercles en forme de croissants de lune, gravés pour la première fois, il y a 800 ans. Non loin de là, les hommes qui ont travaillé sur la nouvelle charpente ont laissé leurs traces.

Des petits motifs végétaux se distinguent dans un recoin du bois. Signatures de leur passage. Mais les travaux ne sont pas encore terminés, les couvreurs doivent désormais prendre le relais. Une course contre-la-montre avant la réouverture prévue le 8 décembre 2024.