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Notre-Dame : "Nous n'avons pas cessé de travailler" pour clarifier l'utilisation des dons, affirme Célia Vérot de la Fondation du patrimoine

La Cour des comptes réclame une clarification dans l'utilisation des dons destinés à la reconstruction de Notre-Dame de Paris, et pointe du doigt l'attribution de dons à l'Établissement public chargé de la restauration de la cathédrale.

Article rédigé par franceinfo
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Des grues aident à démonter l'échafaudage de la cathédrale Notre-Dame de Paris, qui a été endommagée lors d'un incendie, le 22 juillet 2020 (photo d'illustration). (LUDOVIC MARIN / AFP)

L'argent récolté après l'incendie de Notre-Dame de Paris est-il bien utilisé ? C'est ce que la Cour des comptes a tenté de vérifier un peu plus d'un an après l'incendie qui a ravagé la cathédrale. La Cour s'est penchée sur l'avancée des travaux de conservation et de restauration de l'édifice. Elle réclame une clarification dans l'utilisation des dons. Les donateurs "ont le droit de savoir à quoi leur argent ou leurs promesses servent où vont servir", a expliqué Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes, sur France Inter mercredi 30 septembre. "Nous n'avons pas cessé de travailler en ce sens depuis le premier jour avec les représentants de l'État", affirme sur franceinfo Célia Vérot, directrice générale de la Fondation du patrimoine.

franceinfo : Comment accueillez-vous ces remarques de la Cour des comptes ?

Célia Vérot : La Cour des comptes, tout d'abord, salue l'immense élan de générosité qui était véritablement exceptionnel et souhaite qu'on reconnaisse la particularité d'un grand projet de l'État qui est financé par des dons. Évidemment, on ne peut que souscrire à cette recommandation de transparence et d'information puisqu'il y a une culture de la philanthropie, d'une certaine manière qu'il faut bien comprendre et intégrer. Et nous, nous n'avons pas cessé de travailler en ce sens depuis le premier jour avec les représentants de l'État.

Comment cela se passe entre une promesse de dons, l'envoi ou non de l'argent, sa récolte et son utilisation ?

Du côté des promesses de dons, il y a eu beaucoup de questions et d'inquiétudes en ce sens. En fait, l'intégralité des promesses de dons sont sécurisées aujourd'hui puisque ce sont des promesses qui viennent de grandes entreprises ou de grands donateurs et avec lesquelles nous avons conventionné. Il y a encore deux conventions à signer avec des mécènes étrangers. Mais ce travail est fait. Ensuite, il y a la question du versement à l'État et il se fait sur la base de conventions avec lui qui spécifient pour quel montant, pour quel usage et à quel rythme et avec des obligations d'information et de compte rendu. C'est vraiment un point sur lequel on a beaucoup œuvré, pour que l'État, à chaque fois qu'il appelle des fonds, devra nous informer sur l'usage qu'il peut en faire et puis sur l'usage qu'il a fait des fonds déjà versés.

On a donc un mécanisme de contrôle quasi permanent pour chaque euro récolté ? Et de la manière dont il sera utilisé ?

Après, il faut que ce mécanisme vive et de ce point de vue, il y a des progrès qui ont été faits. Cela s'est mis en place dans le temps. On a eu des comités, des instances de dialogue avec l'État qui se sont mis en place cet été. Donc c'est un peu tard, mais ça fonctionne bien. Ça sera très important pour les donateurs de connaître dès que possible le budget des travaux, puisque vous savez que jusqu'à présent, on n'a fait que sécuriser la cathédrale. Tous les dons de nos petits donateurs sont allés à la sécurisation de la cathédrale, donc ils ont été véritablement utiles. Mais connaître le budget des travaux dans son ensemble, c'est quand même une information très importante que l'on attend.

Est-ce que ça se passe bien entre tous les organismes qui travaillent, entre tous les décisionnaires qui ont un droit de regard sur le sujet ?

Il y a une chose que l'on constate, c'est que les travaux avancent, que Notre-Dame a été sécurisée malgré des phases délicates. De ce point de vue, il n'y a pas eu de problème majeur, donc ça, c'est très positif. L'autre point, c'est toute la question que pose la Cour des comptes, c'est que pour qu'un chantier se passe bien, il faut qu'il y ait une maîtrise d'ouvrage qui soit également efficace et qui pilote le chantier. Ça permet que cela se réalise dans de bonnes conditions, à des coûts maîtrisés.

La crise sanitaire et la crise économique actuelle ont-elles un impact sur ce chantier ?

La crise sanitaire a eu un léger impact sur le chantier puisqu'il a été fermé pendant quelques semaines. Mais en fait, il a réouvert assez vite. C'est l'un des premiers grands chantiers qui est rouvert. Et aussi grâce à un travail qu'on a fait avec l'un de nos mécènes, l'entreprise Sodexo, qui a offert un mécénat en nature, tout simplement pour apporter des repas aux personnes qui travaillent sur chantier. Donc on fait tout notre possible avec l'établissement public, avec l'État, pour que ça se passe bien.

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