Pas d'entrée payante à Notre-Dame : Olivier Ribadeau Dumas, recteur-archiprêtre de la cathédrale, invite à trouver "d'autres moyens"
"Ce n'est pas notre tradition", insiste lundi 2 décembre sur France Inter monseigneur Olivier Ribadeau Dumas, recteur-archiprêtre de la cathédrale Notre-Dame, confirmant que l'entrée de la cathédrale restera gratuite malgré la proposition de la ministre de la Culture Rachida Dati de faire payer cinq euros l'entrée.
Le recteur de la cathédrale, qui doit rouvrir ses portes au public dimanche, a du mal à concevoir la praticité d'une telle mesure. Il explique ne pas savoir "faire la différence entre un visiteur et un fidèle". Il rappelle par ailleurs l'élan de générosité survenu après l'incendie d'avril 2019 qui a ravagé une partie de Notre-Dame. Mgr Olivier Ribadeau Dumas se demande donc comment on "pourrait fait payer ceux qui ont contribué à rénover cette cathédrale". Il appelle donc à trouver "d'autres moyens pour financer la restauration du patrimoine religieux" français.
Mgr Olivier Ribadeau Dumas rappelle en effet qu'en France, depuis "la séparation de l'Église et l'État", les "communes et l'État se sont engagés à entretenir" les églises. Il considère donc que si ce patrimoine est actuellement "dans un si mauvais état, c'est parce qu'il n'a pas été entretenu pendant des années". "Il est important que les ministères concernés puissent avoir les crédits nécessaire pour remettre en ordre ce patrimoine religieux", souligne-t-il.
"Paris ne pouvait pas vivre sans sa cathédrale"
Toutefois la réouverture de la cathédrale au public à partir du 8 décembre est "un magnifique signe d'espérance", applaudit Mgr Olivier Ribadeau Dumas. "Ce qui semblait impossible, à savoir reconstruire en cinq ans, est devenu possible grâce au travail, à l'énergie et à la volonté de ceux qui ont voulu ça". Mgr Olivier Ribadeau Dumas décrit "la splendeur" de la cathédrale restaurée. Il met en avant "la blondeur de la pierre, le mobilier liturgique en bronze" et la "charpente" qui a nécessité "plus de 1 000 chênes taillés, comme on le faisait au Moyen Âge". Il se dit frappé par "la finesse et la délicatesse" de la restauration, évoquant notamment "les peintures des piliers d'Eugène Viollet-le-Duc avec leurs couleurs rose et vert".
"Paris ne pouvait pas vivre sans sa cathédrale", ajoute le religieux. "Les catholiques de Paris vont retrouver leur église mère", se réjouit-il.
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