Sur le chantier de Notre-Dame de Paris, Emmanuel Macron enclenche le compte à rebours à un an de la réouverture au culte et au public
Le président de la République s'est vendredi 8 décembre sur le chantier de la cathédrale Notre-Dame de Paris pour enclencher le compte à rebours à J-365 de la réouverture au culte et au public. "Nous tenons les délais", s'est félicité Emmanuel Macron, un an donc jour pour jour avant cette réouverture qui avait fixé le calendrier ambitieux d'une reconstruction en cinq ans. "C'est une formidable image d'espérance et d'une France qui sait rebâtir", a-t-il ajouté devant la presse. Il a évoqué "un moment à la fois important et émouvant" qui témoigne de "l'avancée extraordinaire" de "ce chantier qui paraissait impossible" et qu'il a parcouru lors d'une visite symbolique.
Emmanuel Macron s'est notamment rendu au sommet de la nouvelle flèche qui, à 96 mètres d'altitude, a refait son apparition ces derniers jours sous les échafaudages et est surmontée depuis mercredi de sa croix, en attendant son coq qui doit prochainement être béni selon la tradition catholique. Une invitation lancée au pape pour la réouverture de la cathédrale, un hommage au général Georgelin récemment disparu, des vitraux contemporains pour Notre-Dame sont quelques-unes des informations à retenir de cette visite d'inspection.
Paris "espère" la présence du pape à la réouverture
Interrogé sur France 2 sur la possible présence du pape François à la cérémonie prévue le 8 décembre 2024, le chef de l'Etat a répondu : "Je l'espère, en tout cas nous l'inviterons". "Il est toujours le bienvenu dans notre pays", a ajouté Emmanuel Macron en évoquant le récent déplacement du souverain pontife à Marseille. "Je pense que ce sera un moment très fort [la réouverture] pour notre pays, pour les catholiques du monde entier", a encore déclaré le président tout en précisant qu' "il ne lui appartenait pas de répondre" au nom du pape.
Hommage au général Georgelin
Emmanuel Macron a symboliquement donné le dernier coup de burin à l'inscription, dans le bois de la flèche, du nom de "son général", Jean-Louis Georgelin, qu'il avait initialement chargé de mener à bien le chantier titanesque et qui est décédé l'été dernier. "Le général était connu et aimé sur ce chantier et on sait ce qu'on lui doit", a glissé son successeur Philippe Jost, évoquant un site chargé en "symboles".
"Avec un engagement sans faille, une détermination absolue, le tempéremment et l'expérience qui étaient les siennes, il a mené ce chantier", a rappelé le président de la République sur France 2, tout en soulignant que le général Georgelin "aurait à coeur, en même temps qu'on lui rend hommage, de dire que ce sont toutes les femmes et les hommes, qui à ses côtés, se sont battus."
Des vitraux contemporains
Le président de la République a annoncé que des vitraux contemporains seraient réalisés pour porter "la marque du XXIe siècle" à Notre-Dame de Paris. Accompagné de son épouse Brigitte Macron, il s'est rendu dans la nef et dans le chœur de la cathédrale qui commencent à être débarrassés de leurs échafaudages. Dans une lettre envoyée cette semaine, Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, lui avait confirmé son "souhait" de voir l'Etat commander "une série de six vitraux pour les chapelles latérales sud de la nef".
"J'y souscris pleinement", a répondu vendredi Emmanuel Macron. "C'est avec mon plein accord que nous allons lancer un concours qui permettra aux artistes contemporains de soumettre, sur la base d'une commande qui va être passée, une œuvre figurative", a-t-il ajouté. Selon lui, "le siècle qui est le nôtre aura sa place au milieu de plusieurs autres qui figurent dans les œuvres de cette cathédrale", joyau de l'art gothique qu'il a par ailleurs décidé de faire reconstruire "à l'identique".
Un musée consacré à Notre-Dame
Le chef de l'Etat a aussi indiqué que les anciens vitraux, "qui seront déposés" et "qui datent de Viollet-le-Duc", ainsi que le coq qui est tombé le 15 avril 2019 dans l'effondrement de la flêche, "prendront eux place dans un musée de l'œuvre de Notre-Dame de Paris". Il verra le jour "dans les locaux de l'Hôtel-Dieu", à proximité sur l'île de la Cité.
Controverse écologique
Après la flèche, la prochaine étape doit être sa couverture en plomb, ainsi que celle du toit. Un choix qui continue de créer la polémique. La sénatrice écologiste Anne Souyris, ex-adjointe à la Santé de la maire de Paris Anne Hidalgo, a appelé mardi sur le réseau social X à "suspendre le chantier le temps qu'une autorité sanitaire se prononce sur les risques de ses plus de 400 tonnes de plomb". "C'est une bonne décision", "prenant en compte les contraintes sanitaires mais aussi sur le plan architectural" en raison de sa "cohérence", a défendu vendredi Emmanuel Macron, assurant que le préfet de région Ile-de-France avait "mené les études lui-même".
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