Laurent Le Bon va prendre la tête du Centre Pompidou
Actuel président du Musée Picasso, Laurent Le Bon a été choisi pour remplacer Serge Lasvignes à la tête du Centre Pompidou, a-t-on appris vendredi auprès de l'Elysée.
Le président du Musée Picasso, Laurent Le Bon, a été choisi pour remplacer à la tête du Centre Pompidou Serge Lasvignes, a-t-on appris vendredi 25 juin auprès de l'Élysée, confirmant une information de l'hebdomadaire Le Point. "C'est le choix d'une personnalité hors normes, au parcours singulier, largement reconnue en France et à l'international, qui a magnifiquement réussi à la tête du Centre Pompidou Metz et du Musée Picasso", a-t-on indiqué à l'Elysée.
Le mandat de Serge Lasvignes, président du Centre depuis 2015 arrive à échéance fin juin, et le nom de Laurent le Bon circulait parmi ses possibles remplaçants, ainsi que pour la succession de Jean-Luc Martinez au Louvre. C'est Laurence des Cars, présidente du Musée d'Orsay, qui a été finalement nommée à la tête du plus grand musée du monde.
Expert en art moderne et contemporain
À la tête du Musée Picasso depuis 2014, Laurent Le Bon, 52 ans, personnalité incontournable de l'univers muséal parisien, est considéré comme l'un des meilleurs experts de l'art moderne et contemporain.
"Ouvert et inventif, Laurent Le Bon propose de défricher de nouveaux territoires de la création et de pousser encore plus loin l'ADN pluridisciplinaire du Centre Pompidou", a expliqué l'Élysée. Auteur d'une cinquantaine d'ouvrages, il connaît très bien le Musée national d'art moderne qu'abrite le Centre Pompidou pour y avoir été conservateur de 2000 à 2010.
Après s'être spécialisé dans l'histoire de l'art des jardins, Laurent Le Bon avait été responsable de la commande publique à la délégation aux arts plastiques au ministère. En 2010, ce sera la création du Centre Pompidou-Metz: projet critiqué car jugé fou, trop loin de Paris, il sera un grand succès de décentralisation culturelle.
Nommé en 2014 au musée Picasso en crise, il réussira à faire connaître les richesses de ses collections grâce à une large politique de prêts. Il a été notamment un des commissaires de l'exposition du Musée d'Orsay Picasso. Bleu et rose en 2018.
Fermeture totale entre fin 2023 et début 2027
Usé par le temps, le bâtiment futuriste voulu par Georges Pompidou et construit en bordure du Marais par Renzo Piano et Richard Rogers va fermer totalement fin 2023 avant de rouvrir début 2027, pour une restauration indispensable : désamiantage, mise aux normes de sécurité, économies d'énergie...
Laurent Le Bon aura "pour première tâche" de concevoir "un nouveau projet culturel pour le Centre pendant et après le chantier", a expliqué un communiqué de la ministre de la Culture Roselyne Bachelot. La période sera en effet l'occasion pour Beaubourg d'"aller à la rencontre du public sur l'ensemble du territoire francilien et national, en renforçant les partenariats existants, mais aussi en expérimentant de nouvelles actions hors les murs". Des actions qui s'inscrivent dans la ligne des initiatives déjà lancées, notamment en banlieue, par Serge Lasvignes.
Dans son acte de candidature, l'ambition de Laurent Le Bon de "faire du chantier lui-même un acte culturel" ouvert sur la ville a été apprécié. "Laurent Le Bon pense ce chantier comme une opportunité pour écrire un nouveau chapitre de l'histoire du Centre qui fêtera ses 50 ans en 2027", s'est félicité l'Élysée.
"Faire du chantier lui-même un acte culturel"
Le nouveau président entend réaffirmer "la vocation pluridisciplinaire" de Beaubourg et le développement des liens entre ses différentes composantes - musée, bibliothèque publique d'information (BPI)...
Roselyne Bachelot a rendu hommage à Serge Lasvignes pour "son engagement en faveur de l'éducation artistique et culturelle, par la consolidation de la place du Centre dans les débats de société et une politique de rayonnement international très dynamique" : avec notamment l'ouverture d'une antenne du musée à Shanghaï et le partenariat avec Jersey City, dans la banlieue new-yorkaise, pour y ouvrir d'ici à 2024 un centre d'exposition.
La décision d'une longue fermeture totale a été regrettée par des acteurs de la culture et certains riverains. Roselyne Bachelot se trouvait avec Serge Lasvignes devant deux options : l'une, plus longue, consistant à restaurer le Centre tout en le maintenant ouvert, l'autre en le fermant complètement. Une option plus courte et moins chère.
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