Portrait : Geneviève de Gaulle-Anthonioz, une vie de résistance
Geneviève de Gaulle-Anthonioz a mené une vie de révoltée. Contre l'horreur des camps et des nazis d'abord, puis contre l'exclusion et la pauvreté au sortir de la guerre.
Geneviève de Gaulle-Anthonioz, décorée de la Grand'Croix de la Légion d'honneur en 1998, est une femme qui a toujours dit non : non au bruit des bottes nazies dans la France occupée, non au désespoir dans un camp de concentration, et enfin, non à l’exclusion des plus pauvres. Elle a 19 ans lorsque la guerre éclate. Un événement va la marquer au fer rouge : le discours du 17 juin 1940 du Maréchal Pétain. “J’ai dit à mon père immédiatement, 'ce n’est pas le Maréchal Pétain, c’est un Allemand qui essaye de nous abuser'. Moi je date mon engagement dans la résistance de ce moment-là", déclare-t-elle au cours d'un entretien.
Déportée dans le camp de Ravensbrück
Elle commence par coller des affiches, puis très vite, organise des filières de passage vers l’Espagne, sous une fausse identité. Rapidement dénoncée, elle est déportée dans le camp de Ravensbrück, en Allemagne. Battue, humiliée, affamée, Geneviève de Gaulle-Anthonioz tient bon. Après la guerre, elle fera bloc avec un aumônier, qui l'emmène dans les bidonvilles autour de Paris. “Tout d’un coup j’ai senti une odeur. C’est l’odeur de la misère. C'est celle que nous avions sur nous à Ravensbrück”, raconte-t-elle. Une indéfectible solidarité va alors s'installer entre l'ancienne déportée et les plus démunis. En 1998, elle fera voter une loi contre l'exclusion.
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