Que sait-on de l'arrivée de Netflix en France ?
Le service américain de vidéo en ligne a confirmé, mercredi, son lancement dans l'Hexagone à la fin de l'année.
C'est un lancement très attendu. Netflix a annoncé, mercredi 21 mai, son arrivée en France "fin 2014". Ce service américain de vidéos en ligne permettra à tout abonné de regarder tous les films, séries ou autres contenus du catalogue proposés, en illimité, pour moins de 10 euros par mois.
Netflix n'a pas détaillé ses modalités de lancement. Selon Le Figaro (article payant), l'arrivée du service de streaming en France est prévue pour la mi-septembre. Mais cette arrivée soulève des questions, auxquelles Netflix a donné quelques éléments de réponse.
Dans quels pays Netflix sera-t-il lancé prochainement ?
Le groupe va s'attaquer aux marchés francophones et germanophones. Au total, Netflix va se lancer dans six pays d'Europe : en Belgique, en Suisse, au Luxembourg, en Allemagne et en Autriche, en plus de la France. "Dès le lancement, les utilisateurs d'internet à haut débit dans ces pays pourront s'abonner à Netflix", promet le groupe américain.
Pour l'instant, les abonnés pourront visionner des films sur le site de Netflix, de la même manière que n'importe quelle vidéo sur internet, et sur tout appareil connecté (ordinateur, télévision connectée à internet, tablette, smartphone). Il sera toujours possible de voir, sur sa télévision, l'écran de son ordinateur, en raccordant son ordinateur à sa télé par un câble HDMI, par exemple.
Quels seront les films et les séries proposés par Netflix ?
Pour l'instant, le groupe ne donne aucun détail sur les contenus auxquels auront accès les abonnés français. Il pourra leur proposer ses propres productions, comme les séries House of Cards ou Orange is the new black, ainsi que les séries, films ou autres contenus dont il aura acquis les droits pour la France auprès de leurs propriétaires. Le Figaro affirme que Netflix proposera une série originale se déroulant à Marseille, actuellement en préparation.
Mais Netflix risque de se heurter au système de la chronologie des films, particulièrement protecteur en France. Il impose que les films ne peuvent être proposés en vidéo à la demande sur abonnement que 36 mois après leur sortie en salle. Plusieurs rapports ont demandé de réduire ce délai à 18 ou 24 mois. Le ministère de la Culture étudie actuellement la question.
Quel impact sur le secteur du cinéma ?
Les groupes de télévision pourraient souffrir de l'effet Netflix. C'est en tout cas ce qu'estiment les milieux de l'audiovisuel, et surtout du cinéma. Ils craignent de perdre des rentrées d'argent importantes si leur principal financeur, le groupe Canal+, perd des abonnés et réduit en conséquence ses contributions à la création, qui sont proportionnelles à son chiffre d'affaires.
Netflix pourrait prendre beaucoup d'abonnés à Canal Sat, le bouquet de chaînes payantes de Canal+, ainsi qu'aux autres chaînes payantes consacrées au cinéma, estime Pascal Lechevallier, expert du secteur.
Le gouvernement français négocie avec Netflix depuis plusieurs mois. Et les autorités françaises ont beaucoup insisté sur la nécessité, pour le groupe américain, de respecter les mêmes obligations de financement et de quotas d'œuvres françaises que les chaînes de télévision et les services existants de médias audiovisuels à la demande.
Toujours selon Le Figaro, Netflix contournerait ces contraintes en opérant depuis le Luxembourg, où il a jusqu'ici son siège européen. Ses futurs concurrents crient déjà à la concurrence déloyale. Ils soulignent que le géant américain échappera ainsi à de nombreuses contraintes réglementaires, mais aussi aux taxes auxquelles ils sont assujettis.
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