Cedric Klapisch expose à Paris les photos préparatoires de son film "En Corps"
Si vous avez aimé le dernier film de Cédric Klapisch, dans lequel il exprime sa passion de la danse, de toutes les danses, il est possible de prolonger le plaisir avec une trentaine de photos préparatoires, exposées jusque fin avril dans une galerie parisienne.
Passionné d’images comme tout bon cinéaste, Cédric Klapisch est aussi un photographe accompli. La photographie a toujours été au cœur de son travail : elle constitue "le point de départ réel" de tous ses films. Car un film c’est un tournage, mais c’est aussi un long travail préparatoire.
Le réalisateur expose jusque fin avril à la Galerie Cinéma dans le Marais (Paris 3e) une trentaine de clichés réalisés par lui-même et sa photographe de plateau Emmanuelle Jacobson Roques, durant la préparation de son dernier long-métrage, En corps, avec lequel il exprime enfin pleinement son amour de la danse.
Filmer la danse : un défi
Cédric Klapisch avait déjà consacré un documentaire à la danseuse étoile Aurélie Dupont (en 2010 pour France 3), et il a réalisé de nombreuses captations de danse, mais son 14e long-métrage est un hommage vibrant à un art qui l’a très tôt subjugué, via les ballets de Pina Bausch et de Bob Wilson notamment.
Filmer la danse est un challenge. Cette discipline en mouvement pose beaucoup de questions de cinéma, rappelait récemment le réalisateur dans un entretien à France 2. "Faut-il que la caméra bouge ? Faut-il filmer les corps en entier ou en gros plan ? Doit-on beaucoup utiliser le montage ou faut-il laisser au contraire des plans très en longueur ?". D'où l'intérêt de réfléchir en amont et d'en garder trace avec la photo, qui fait le chemin inverse du cinéma en "fixant le mouvement".
Continuité entre danse académique et contemporaine
En corps, sorti le 30 mars, raconte l’histoire d’Elise (incarnée par Marion Barbeau, première danseuse à l’Opéra de Paris), une jeune danseuse classique, qui, blessée gravement durant une représentation de La Bayadère, entame une reconstruction physique et morale grâce à la danse contemporaine.
Le réalisateur, qui a travaillé avec le chorégraphe israélien Hofesh Shechter et sa troupe de 17 danseuses et danseurs, prouve dans ce film combien danse classique et danse contemporaine, souvent opposés artificiellement, ont de points communs. Mais il montre aussi ce qui les distingue profondément : extrême rigueur millimétrée et désir de s’affranchir de la gravité d’une part, lâcher prise et ancrage plus net à la terre de l’autre.
Comme dans le long-métrage, qui alterne selon Klapisch "entre des choses classiques, voire académiques, et au contraire des trucs super foutraques", les photographies exposées à la Galerie Cinéma sous le titre Fixer le mouvement, alternent photos de solos et photos de groupe, lignes et détails gracieux du ballet classique et foisonnement habité du contemporain.
Humour et animalité
La révélation Marion Barbeau, levant la jambe devant les toits de Paris, mais aussi en pleine expression d’animalité durant son extraordinaire solo final, méritent le détour. Mais il y aussi de l'humour dans ces clichés.
A la galerie, on n’oubliera pas d’aller s’installer confortablement pour regarder des extraits du documentaire Pas de deux avec Cédric Klapish, qui montre le making off, diffusé actuellement sur Canal+.
Les photos au format 40 x 60 ou 40 x 53,3 sont toutes en vente, entre 600 et 800 euros le tirage, signé et édité à 15 exemplaires. A noter : la présence annoncée sur place de Cédric Klapisch, samedi 16 avril en fin d’après-midi.
Exposition "Fixer le Mouvement" jusqu'au 30 avril 2022
Galerie Cinéma, 26 rue Saint-Claude 75003 Paris
Du mardi au samedi, de 11h à 19h
Entrée libre
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