Le directeur du ballet de l'Opéra de Lyon licencié pour discrimination
Yorgos Loukos a été condamné en décembre en appel à une amende de 1 500 euros avec sursis et à verser 5 000 euros de dommages et intérêts à une ancienne danseuse, dont le contrat n'a pas été renouvelé à son retour de congé maternité.
Un conseil d'administration extraordinaire de l'Opéra de Lyon a voté pour le licenciement du directeur du ballet, condamné pour discrimination pour avoir demandé le non-renouvellement du contrat d'une danseuse à son retour de congé maternité, a indiqué le ministère de la Culture vendredi 6 février.
Le conseil d'administration a voté à l'unanimité en faveur du licenciement de Yorgos Loukos, condamné en décembre en appel à une amende de 1 500 euros avec sursis et à verser 5 000 euros de dommages et intérêts à l'ancienne danseuse.
Le syndicat des artistes professionnels, le SNAM-CGT, avait alors appelé à son licenciement.
"C'est pas entre 35 et 40 que tu vas faire plus"
Les faits remontent à 2014 : Karline Marion, 34 ans, est en CDD à l'Opéra de Lyon depuis cinq ans et se trouve à ce moment crucial où son contrat sera requalifié en CDI s'il est renouvelé une sixième fois.
Mais, deux jours après son retour de congé maternité, une lettre lui signifie son non-renouvellement. Yorgos Loukos, directeur du ballet depuis 33 ans, motive sa décision auprès de la ville de Lyon qui embauche les danseurs du ballet : "Faiblesse physique et stylistique", "style trop classique" pour une danseuse qui a effectué une partie de sa carrière au ballet Béjart.
Or, lors d'un entretien quelques jours plus tard, enregistré par la danseuse, Yorgos Loukos explique : "Si entre 29 et 34 ans, tu as fait pas mal, mais pas beaucoup, c'est pas entre 35 et 40 que tu vas faire plus, en plus avec un enfant".
Cette affaire rappelle celle du Ballet Nice Méditerranée dont le directeur Eric Vu-An, ancien danseur de l'Opéra de Paris, avait été visé par une plainte pour harcèlement et discrimination par une soliste, Gaëla Pujol, congédiée en 2018 après une deuxième maternité.
Par la suite, la ville de Nice avait décidé d'améliorer l'accompagnement administratif et médico-professionnel des danseurs et établi un formulaire d'alerte pour signaler tout cas de harcèlement.
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