"J'ai tellement hâte" : après six mois d'interruption, les danseuses du Crazy Horse remontent sur scène
Pendant cette longue pause forcée à cause de l'épidémie de coronavirus, l'établissement a maintenu un lien avec le public sur les réseaux sociaux. Mais jeudi soir, c'est le retour des danseuses sur scène, entre appréhension et excitation.
Levée de rideau au Crazy Horse : après une fermeture de plus de six mois liée au coronavirus, le célèbre cabaret parisien rouvre enfin ses portes ce jeudi 1er octobre. Six mois pendant lesquels les lasers et autres éclairages n'ont pas habillé la peau dénudée des danseuses.
Les perruques à frange et les costumes, ce sera pour jeudi soir. Pour l'heure, c'est petit short et brassière noire, les danseuses ondulent au naturel sur la scène du Crazy Horse. "C’est très cool de se retrouver et de bosser ensemble", explique une danseuse. "Il y a un peu d’appréhension et d’un autre côté, j’ai tellement hâte de retourner sur scène", poursuit une autre. "Retrouver le public, le rire, les ‘clin-clin’ des verres, la musique du show, le rire des danseuses dans les loges : c’est la vie !", s'enthousiasme une autre.
Après plus de 6 mois de fermeture, levée de rideau au Crazy horse. Pour @franceinfo j’ai assisté aux répétitions pic.twitter.com/z1RwWEGudH
— Alice Kch (@alice_kch) September 30, 2020
Pour se remettre en forme, les danseuses ont eu deux semaines de répétitions intensives. Entre chaque numéro les filles s’étirent, improvisent un grand écart. "C’est un bon retour, on sent notre corps", lance l'une d'elles. En coulisse, Venus Océane, nom de scène de cette danseuse, a retiré ses chaussures pour masser ses pieds endoloris. "Même si on a travaillé de façon différente au niveau du sport, malgré tout sur scène ce n’est plus la même chose, indique-t-elle. La cambrure, on ne l’avait plus, et les talons non plus. Du coup, ça sollicite beaucoup de muscles. On est contente, on va reprendre."
Un show légèrement adapté
Le micro en main les yeux rivés sur la scène, Svetlana, la coach sportive, veille à chaque détail des chorégraphies mais pas que : "Les filles, allez vous laver les mains."
Ça se passe très bien, je suis contente et rassurée. J’ai eu peur qu’il y ait des petits oublis ou des sensations corporelles un peu plus dures. Et en fait, tout est revenu tout seul.
Svetlana, coach sportive du Crazy Horse
Ce spectacle, les danseuses le connaissent par cœur mais il a fallu un peu l'adapter, "Il y a un numéro où il y a une certaine proximité, détaille Andrée Deissenberg, la directrice artistique du Crazy Horse. La proximité n'était pas énorme mais on a mis des masques qui ajoutent peut être un petit piquant avec des strass et des pierres, donc ce n’est pas juste un masque chirurgical. Et puis, il y a eu quelques modifications pour des espacements plus grands."
Un nombre de spectateurs réduit
Autre changement, de taille celui-là, le Crazy Horse ne sera ouvert que deux soirs par semaine dans un premier temps, et sa jauge a été considérablement réduite : 150 spectateurs au lieu des 250 habituels. Un défi pour l’établissement. "C’est un pari parce que la moitié de notre clientèle est touristique et elle n’est évidemment pas dans la capitale, souligne Sophie Barthélémy, la directrice commerciale. Il faut qu’on arrive à remplir la salle de spectacle avec des Parisiens."
Et visiblement, ils sont nombreux. Les premiers shows du Crazy Horse affichent déjà complet. Le Lido et le Moulin Rouge sont, eux, toujours fermés. Le syndicat des cabarets, le Camulc n'envisage pas de retour à la normale avant 2022.
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