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"Pour une ville comme la nôtre, c'est un vrai coup dur", indique la maire d'Avignon après l'annulation du festival

La maire d'Avignon, Cécile Helle, réagit à l'annulation du festival d'Avignon, le plus important rendez-vous du théâtre contemporain en France.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le Palais des Papes pendant le festival d’Avignon 2019.  (STÉPHANE MILHOMME / RADIOFRANCE)

Le Main Square à Arras, les Francofolies à La Rochelle, le festival d'Avigon... petit à petit, les grands évènements du début de l'été jettent l'éponge alors qu'Emmanuel Macron a annoncé le 13 avril que "les grands festivals et événements avec un public nombreux ne pourront se tenir au moins jusqu'à mi-juillet". "Pour une ville comme la nôtre, c'est un vrai coup dur", reconnaît sur franceinfo la maire d'Avignon, Cécile Helle.

franceinfo : Voir que le Festival ne se tiendra pas cette année a été très difficile à accepter ?

Cécile Helle : C'est une décision de sagesse et en responsabilité qu'ont pris l'équipe du Festival après les propos du président de la République qui laissaient entrevoir, certes un déconfinement à partir du 11 mai, mais dont on a bien compris que c'était un déconfinement qui allait être progressif et surtout, pour l'instant, que pour les lieux culturels ou les lieux patrimoniaux il n'était pas encore envisagé. Pour une ville comme la nôtre, c'est un vrai coup dur parce que le festival est à la fois un temps fort sur le plan culturel, évidemment, qui permet à la ville d'Avignon d'être connue dans le monde entier, d'être la vitrine du théâtre international pendant tout le mois de juillet, mais c'est aussi un événement économique majeur pour un certain nombre d'acteurs qui sont présents à l'année dans notre ville. Je pense notamment aux commerçants, aux restaurateurs, aux hôteliers, à tous les professionnels du tourisme.

Ces retombées économiques représentent environ 100 millions d'euros, c'est donc également un coup dur pour de nombreux professionnels dans votre ville?

En plus, souvent, ce sont des entreprises qui sont pourvoyeuses d'emplois et notamment d'emplois saisonniers. C'est aussi toute cette chaîne de l'emploi et de l'activité qui est remise en cause avec l'annulation du festival. Annulation que l'on avait déja connue en 2003. A chaque fois, c'est un manque à gagner important pour ces professionnels, ces acteurs économiques, et en plus, ce coup dur s'inscrit dans une période qui est elle-même déjà très compliquée puisque Avignon, comme toute les villes de France, connaît une période de confinement depuis quatre semaines maintenant, alors qu'en principe c'est le début de la saison touristique pour nous, avec nos autres monuments aussi importants que sont le Palais des Papes et le Pont d'Avignon.

Il va falloir vous aider dans cette crise et après l'annulation de ce Festival ?

J'en appelle à la solidarité de l'Etat. Parce que la Ville va assumer sa part pour accompagner au mieux ces acteurs économiques et culturels. Mais je pense qu'au-delà des mesures et des fonds de solidarité qui ont pu être déjà mis en place par le gouvernement, notamment pour accompagner au mieux les acteurs économiques de notre territoire, il est important aussi de se rendre compte que ces événements sont vraiment importants pour les acteurs culturels, pour les artistes, pour les compagnies, pour les théâtres permanents, qui sont présents tout au long de l'année et pour lesquels ce mois de juillet est essentiel dans leur viabilité, leur modèle économique.

Ily a déjà eu un précédent dans l'histoire l'annulation du Festival d'Avignon. C'était en 2003, dans le contexte de la crise des intermittents. Est-ce que cela vous donne quand même des pistes sur ce qu'il va falloir faire pour justement soutenir ces acteurs culturels ?

Le contexte de 2003 n'était pas tout à fait le même, puisque c'était un contexte de revendications sociales. Il n'y avait pas eu formellement de Festival, mais il y avait eu quand même beaucoup de débats, de réflexion, y compris un certain nombre de spectacles qui avaient pu se tenir. Cette année, il en sera évidemment tout à fait différemment, il faut absolument qu'on trouve une mobilisation collective qui nous permette de rebondir pour effectivement permettre aux acteurs culturels et aux artistes de pouvoir se projeter sur la 75e édition qui aura lieu en 2021. J'ai confiance dans le public du Festival d'Avignon, qui est fidèle, qui aime Avignon, qui aime le théâtre, qui aime la culture. Je ne doute pas qu'il reprendra plaisir à retrouver les chemins pour venir jusqu'à Avignon à l'été 2021.

C'est important, déjà, de se projeter vers 2021 et même d'en parler ?

Pour nous, Avignonnais, le Festival fait partie de notre histoire. C'est vrai que le mois de juillet marque toujours un temps tout à fait particulier dans la vie de notre ville. C'est Avignon qui entre en festival, c'est un temps de vie qui est tout à fait particulier pour nous, qui nous amène aussi à découvrir des nouvelles cultures, des créations qui viennent de partout dans le monde entier. C'est une vraie opportunité pour une ville de 95 000 habitants comme la nôtre. Je pense qu'il est important de se dire que, pour surmonter cette épreuve, il faut déjà être en capacité d'imaginer la 75e édition, pour lui donner aussi une dimension encore plus exceptionnelle et encore plus particulière.

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