L'émission "Touche pas à mon poste" animée par Cyril Hanouna sera diffusée en différé à la rentrée pour éviter les dérapages, annonce la chaîne C8
De quoi éviter de nouvelles sanctions ? L'émission "Touche pas à mon poste", régulièrement épinglée par le gendarme de l'audiovisuel pour les dérapages de son animateur Cyril Hanouna, sera bientôt diffusée en différé pour pouvoir couper les séquences polémiques et "garantir la maîtrise de [l']antenne", ont annoncé les responsables de la chaîne C8 devant l'Arcom, mardi 9 juillet.
"C8 s'engage à mettre en place un nouveau processus nous permettant de garantir la maîtrise de son antenne", a déclaré Gérald-Brice Viret, directeur général de Canal+ France, la maison mère de C8. L'émission sera diffusée avec un time delay (délai temporel) effectif "à la rentrée de septembre" pour "éviter tout débordement", précise Franck Appietto, directeur général de C8.
Les responsables de la chaîne doivent encore s'accorder sur la durée de latence précise, évoquant pour l'instant un délai de 15 à 45 minutes. Comment seront choisies les séquences à faire disparaître ? "Nos instructions portent plutôt sur les séquences qui doivent disparaître pour le replay et ce qu'on ne doit pas mettre en digital" sur les réseaux sociaux, précise Franck Appietto, qui explique déjà intervenir "régulièrement" durant le direct avec d'autres responsables de la chaîne ou de l'émission.
C8 et CNews dans le viseur de l'Arcom
Le président du groupe Canal+, Maxime Saada, a indiqué que le différé avait déjà été testé récemment : "Tant qu'on n'avait pas testé la possibilité, ce week-end, on n'était pas prêts à prendre cet engagement. Aujourd'hui, on est prêts." Abandonner le direct se fera "à regret", a toutefois concédé Maxime Saada.
C8, qui appartient au groupe du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, fait partie des quinze chaînes dont l'autorisation de diffuser sur leur fréquence TNT arrive à expiration en 2025, et qui doivent donc passer devant l'Arcom pour obtenir le renouvellement de leur licence. Les cas de C8 et de CNews, autre chaîne du groupe Bolloré, accusée de promouvoir des opinions d'extrême droite, a largement occupé les débats de la commission d'enquête parlementaire sur les fréquences TNT en début d'année. Son rapporteur, Aurélien Saintoul (LFI), "ne comprendrait pas que les chaînes CNews et C8 puissent se voir, en l'état, renouveler leurs autorisations de diffusion", avait-il écrit dans son rapport final, publié mi-mai, mais rejeté par une majorité de membres de la commission.
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