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Failles de sécurité sur la base d'Ile Longue : Le Drian demande une enquête

Une enquête du quotidien "Le Télégramme" pointe les dysfonctionnements de la base de sous-marins nucléaires de l'Ile-Longue, en rade de Brest.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Sur la base des sous-marins nucléaires de l'Ile-Longue (Finistère), le 4 juillet 2012. ( MAXPPP)

Badgeuses à bout de souffle, clôtures en mauvais état, personnel inexpérimenté, absence de chicanes, de scanner pour véhicules et même de batterie de missiles sol-air... La base de sous-marins nucléaires de l'Ile Longue (Finistère), en rade de Brest, compte de "nombreuses failles de sécurité", selon une enquête publiée mardi 11 juin par le quotidien Le Télégramme

Conséquences de ces révélations : le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, "confie à l'inspection générale des armées une enquête approfondie sur la sécurité terrestre, maritime et aérienne de l'Ile Longue", selon son entourage. Réagissant à ces informations inquiétantes, le porte-parole du ministère de la Défense a quant à lui déclaré : "Je tiens à rassurer tous ceux qui craindraient pour la sécurité de notre dissuasion, celle-ci n'est pas en défaut." 

Des failles dans les contrôles du personnel

La base abrite quatre sous-marins nucléaires lanceurs d'engins. Ils sont entretenus, entre deux patrouilles, dans cette base où sont également assemblés les missiles intercontinentaux qui arment ces sous-marins. "Sur la base, pas de système de contrôle biométrique, qui offre pourtant une incomparable garantie d'authentification grâce à la reconnaissance digitale et/ou de l'iris de l'œil", note Le Télégramme, qui affirme que la base, cœur de la dissuasion nucléaire française, va renforcer ses mesures de sécurité.

Pour l'instant, l'identification des personnels autorisés à y pénétrer "s'effectue au moyen de badges nominatifs équipés d'une simple bande magnétique (très facilement copiable) et d'une photo", explique le journaliste qui signe l'enquête, Hervé Chambonnière, ajoutant que "ces badges ne permettent pas non plus de tracer leurs porteurs, et notamment de savoir s'ils ont bien quitté la base en fin de journée".

Pas d'inspections systématiques des véhicules

Quant aux véhicules, le sésame consiste en "un vulgaire morceau de feuille de papier blanc, où figurent quelques informations basiques", selon le quotidien. "Alors que le site est en travaux depuis 2006 (aménagements liés au nouveau missile M51), pourquoi les nombreux camions-bennes et toupies qui y pénètrent, et qui peuvent cacher de grandes quantités d'explosifs ou de nombreuses personnes, ne sont-ils pas systématiquement inspectés, comme nous l'avons constaté à plusieurs reprises à l'entrée de la base ?", questionne le journaliste.

Son enquête pointe également d'autres failles. Le journaliste relève ainsi la vulnérabilité des "transrades", des bateaux qui effectuent la navette entre Brest et l'Ile-Longue et transportent la moitié des effectifs (1 200 personnes) travaillant sur le site. Ou celle de la ligne électrique desservant l'Ile Longue, "parfaitement accessible". "Si les zones-clés du site sont censées être autonomes, quel serait l'impact sur le fonctionnement du site si un ou plusieurs pylônes étaient détruits ?"

"À noter, également, l'absence de chicane devant l'entrée de la base et dans la base. Impossible d'empêcher un camion-suicide de parvenir jusqu'à la 'cathédrale', principal sas d'accès au cœur du site, où plusieurs centaines de personnes se pressent aux heures de pointe", affirme le quotidien, qui relève aussi qu'"une bonne partie des 115 gendarmes maritimes" affectés à la surveillance "sont gendarmes adjoints volontaires, donc débutants, très jeunes, peu formés (...) et peu payés"

La sécurité du site déjà prise en défaut

La sécurité du site a été prise en défaut à plusieurs reprises, assure aussi le journal. "En juin 2012, deux individus présentant un 'badge noir' sésame délivré à une dizaine de personnes dispensées de contrôle - sont entrés dans la base et sont parvenus jusqu'à un sous-marin, sur lequel ils ont matérialisé un engin explosif", relate le quotidien. "Les mêmes individus ont réussi à ressortir de la base sans être inquiétés", poursuit-il, précisant qu'il "s'agissait, heureusement, d'un test de sécurité, probablement mené par des commandos Marine de Lorient." 

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