Ces objets du quotidien qui contiennent du bisphénol A
Selon l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, ce produit chimique présente des risques pour la santé. Mais de la bouteille d'eau à la boîte de conserve, difficile de l'éviter.
Des milliers d'objets de la vie courante en contiennent. Et pourtant, le bisphénol A (ou BPA), utilisé pour la fabrication du polycarbonate, ce plastique dur et recyclable, présente des risques pour la santé, notamment pour les femmes enceintes. L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a rendu, mardi 9 avril, un rapport concernant ces risques. Selon elle, 80% de la contamination se fait par le biais de l'alimentation. Pour vous permettre d'y voir plus clair, francetv info dresse la liste (non exhaustive) des produits où l'on trouve du bisphénol A.
Les bouteilles d'eau, les ustensiles de cuisine...
Selon l'Anses, ce composé se retrouve dans de très nombreux objets de la cuisine : douilles à pâtisserie, bacs de réfrigérateur, mixeurs. Le BPA est aussi présent dans les objets en plastique, telles les bouteilles d'eau ou les bonbonnes des fontaines à eau. Depuis juin 2010, il est interdit de l'utiliser pour la composition du plastique des biberons.
La solution : regarder les pictogrammes notés sur les emballages. Comme l'explique Le Figaro, leurs chiffres montrent si le produit est recyclable ou non, ce qui permet de savoir si le matériau est fait en polycarbonate et donc contient du bisphénol. De 1 à 6, il n'en contient pas, mais peut malheureusement contenir d'autres substances nocives. En revanche, si un 7 est inscrit, accompagné des lettres PC, cela signifie que le produit contient du BPA.
Les boîtes de conserve et autres contenants
Ce perturbateur hormonal est aussi très répandu dans les boîtes de conserve, qui contiennent souvent un vernis intérieur avec du BPA. Selon l'Anses, elle représentent 50% de l'exposition alimentaire total, surtout si elles contiennent des aliments acides. Mieux vaut donc se tenir éloigné des boîtes de pulpe de tomate. Le magazine Terra Eco (accès abonnés) pointe de son côté l'usage de BPA dans les canettes de Coca Cola, mais l'autorité sanitaire indique au contraire qu'elles n'en contiennent "a priori" pas.
La solution : attendre la mise en place de la loi votée en 2012 sur l'interdiction du bisphénol A dans les contenants alimentaires. Elle prendra effet dès 2013 pour les produits destinés aux enfants de moins de 3 ans, et en 2015 pour les autres. En attendant, vous pouvez opter pour le verre ou pour d'autres matériaux garantis sans BPA, que vous pouvez retrouver sur le site sans-BPA.com. Autre geste important : éviter de faire chauffer ses aliments dans des contenants en plastique. C'est lorsqu'il est chauffé que le BPA migre dans la nourriture.
Les tickets de caisse et reçus de carte bancaire
Le bisphénol A se trouve aussi dans les papiers thermiques. Vous en touchez (presque) tous les jours, notamment si vous tenez un commerce, puisqu'il s'agit des tickets de caisse ou des reçus de carte bancaire. L'Anses a prévenu, mardi, que la profession de caissière faisait partie des métiers à risque dans ce domaine. Certaines enseignes ont banni le bisphénol A. Mais, comme l'explique L'Express, il est remplacé par du bisphénol S, jugé tout aussi nocif.
La solution : mettre des gants ou revenir à l'encre. Mais cette idée, avancée par RTL, présuppose de changer l'ensemble des machines. De son côté, la ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, a annoncé qu'elle proposerait à la Commission européenne l'interdiction du BPA dans les tickets de caisse.
Les portables, sèche-cheveux, lunettes, DVD...
La liste est longue des objets contenant du bisphénol A, car ce composé rend le plastique incassable et résistant à de très fortes chaleurs. Les CD, DVD, sèche-cheveux, micro-ondes, ordinateurs, téléphones ou encore voitures en contiennent. Même vos lunettes !
La solution : chasser le bisphénol de tous les objets. C'est ce que tente de faire le Canada. Le pays a classé le bisphénol A comme substance toxique en 2010. Reste un défi : remplacer ce composé chimique très utilisé par un équivalent non nocif.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.