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Est-il courant de mourir d'un AVC à 40 ans ?

Trois semaines après Thierry Roland, l'humoriste Mouss Diouf a succombé à son tour des suites d'un accident vasculaire cérébral. Sauf qu'il avait presque trente ans de moins. Mourir d'un AVC à 40 ans est-il commun ?

Article rédigé par Floriane Louison
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Mouss Diouf lors de la soirée Rire contre le racisme organisée par SOS Racisme en 2004. L'humoriste est mort des suites d'un AVC le 7 juillet 2012. (JEAN AYISSI / AFP)

Maladie effrayante, fulgurante, souvent fatale : l'accident vasculaire cérébral, connu sous le sigle AVC, touche près de 150 000 personnes chaque année, selon SOS Attaque cérébrale. Ce qui en fait la seconde cause de mortalité en France, après le cancer, mais avant les accidents de la route.

En l'espace de trois semaines, deux personnalités françaises ont été frappées par une attaque de ce type : le journaliste sportif Thierry Roland, mort brusquement à 74 ans le 16 juin, et l'humoriste Mouss Diouf, décédé des suites d'un AVC le samedi 7 juillet. Lors de sa première attaque, le comédien avait 45 ans, beaucoup moins que la plupart des victimes. Car 75% d'entre elles ont plus 65 ans, précise l'Inserm.

• L'AVC, une maladie de vieux ?

"L'AVC est une attaque cérébrale. Il y a deux grands types : l'infarctus cérébral (80 à 90% des cas) et l'hémorragie cérébrale (20%). Dans le premier cas, un vaisseau transportant le sang dans le cerveau se bouche. Dans le second, le vaisseau se rompt", résume Mikael Mazighi, maître de conférences des universités et praticien hospitalier à l'hôpital Bichat, à Paris. La victime d'un AVC a un risque sur cinq de mourir, et 75% des survivants gardent des séquelles à vie.

Cette maladie mortelle touche d'abord les personnes âgées : selon SOS Attaque cérébrale, 10% seulement des victimes d'AVC ont moins de 45 ans. En fait, l'AVC peut frapper à tout âge, vieillards, nourrissons, adolescents… Mais la fréquence augmente avec le temps : plus on est vieux, plus le risque est élevé. Après 55 ans, le taux d'incidence est même multiplié par deux tous les dix ans.

• Quelles sont les causes de l'AVC ?

"Le facteur de risque numéro un, c'est l'hypertension artérielle", souligne Mikael Mazighi. C'est-à-dire lorsque les chiffres de tension sont égaux ou supérieurs à 140/90 mmHg." Selon l'Inserm, le contrôle strict de l’hypertension artérielle pourrait réduire le risque d’AVC de près de 40%. Il complète : "Les autres facteurs sont le tabac, le surpoids, le cholestérol et le diabète." Autrement dit, l'hygiène de vie. Mais selon Mikael Mazighi, il reste encore beaucoup de choses à découvrir : "Dans 20% des cas, on ne trouve pas la cause de l'AVC." 

• Comment prévenir un AVC ?

Un AVC ne fait pas mal et surgit par surprise. Enfin, presque. Il existe des signes avant-coureurs : "Un grand vertige, une paralysie subite, une difficulté à parler et à comprendre ce que l’on entend, un trouble de la vision, le plus souvent d’un œil, parfois des deux, un violent mal de tête", explique le médecin. Ces symptômes peuvent être très brefs et disparaître au bout de quelques minutes. "Mais, surtout, il ne faut pas se dire 'je suis juste fatigué, ça ira mieux demain'."

Car pour sortir vivant d'un AVC, il ne faut pas perdre une seconde. "Le temps, c'est du cerveau disponible." Lors d'une attaque cérébrale, toute minute perdue représente 2 millions de neurones détruits. "Ce qu'il faut faire, c'est appeler le 15 ou les pompiers immédiatement", insiste Mikael Mazighi. Or, seuls 2% des individus arrivent à l'hôpital à temps. Une fois sur le brancard, c'est l'équipe médicale qui commence sa course contre la montre pour déboucher le vaisseau le plus vite possible. L'ultimatum pour traiter l'AVC : 4h30. Voire moins. En 2009, l’étude Recanalise menée à l’hôpital Bichat a montré que 93% des patients ayant subi un AVC guérissent si l’on parvient à les traiter moins de 3h30 après l’attaque.

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