INFO FRANCE BLEU. L'étudiant qui a appelé à "la purge" des policiers veut porter plainte contre le ministre de l'Intérieur
Il juge la réaction de Christophe Castaner disproportionnée. Le ministre de l'Intérieur avait affirmé que le jeune serait poursuivi après cet appel à "la purge".
L'étudiant isérois de 19 ans à l'origine du premier message appelant sur les réseaux sociaux à une "purge" des policiers la nuit d'Halloween veut porter plainte contre le ministre de l'Intérieur, révèle France Bleu Isère, mercredi 7 novembre. Il juge la réaction de Christophe Castaner "disproportionnée". Le ministre de l'Intérieur avait affirmé que le jeune homme serait poursuivi, et avait porté plainte.
Appeler à la "purge" contre nos policiers, c'est appeler au meurtre.
— Christophe Castaner (@CCastaner) 29 octobre 2018
Et cela, je ne l'accepterai jamais. Une plainte a été déposée à mon initiative pour que ces comportements fassent l'objet de poursuites judiciaires.
L'étudiant sera jugé le mercredi 28 novembre pour "provocation, non suivie d'effet, au crime ou délit". Il veut à son tour déposer plainte, "parce qu'on lui a dit que les faits pour lesquels il a été entendu n'auraient pas nécessairement justifié une mesure de comparution devant une juridiction, mais que c'est l'insistance du ministre de l'Intérieur qui a suscité cette procédure", explique son avocat, Ronald Gallo, qui n'a pas encore vérifié la qualification juridique qui pourrait justifier une telle plainte.
L'avocat parle d'une initiative "culottée". "Mais en même temps : est-ce que le ministre de l'Intérieur n'est pas lui aussi culotté en disant qu'il veut poursuivre tel ou tel jeune homme. On savait que les magistrats du parquet n'étaient pas indépendants, mais là, le ministre de l'Intérieur le dit clairement", lance Ronald Gallo.
Son intention idiote, c'était de créer le buzz pour avoir plus d'amis sur les réseaux sociaux
Me Ronald Galloà France Bleu Isère
L'étudiant en économie-gestion à Grenoble a rapidement fait machine arrière après la publication de son message, parlant d'une "blague". "Il a des relations tout à fait normales avec la police, il n'a jamais eu l'intention de lui faire du mal", assure l'avocat, ajoutant que le jeune homme a été dépassé par l'impact de son message.
S'il n'exprime pas de regrets, c'est "qu'on ne lui a pas laissé le temps de le faire. Lorsqu'on vous accuse, vous êtes dans la défense, dans l'indignation parce que vous estimez que ce qu'on vous reproche n'est pas à la hauteur de ce que vous avez fait", souligne Ronald Gallo. Il considère que l'étudiant est victime d'une double peine : "il est déjà puni : il va être présenté autour de lui comme étant celui qui a été à l'initiative de ce mouvement. Il sera donc puni au-delà du nécessaire."
Plus d'une centaine de personnes ont été interpellées mercredi 31 octobre, en marge de la fête d'Halloween. Le nombre d'incidents a été "largement inférieures" aux années passées, selon le ministre de l'Intérieur.
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