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"On est encore loin d'une génération sans sida"

A l'heure de la 19e conférence internationale sur le sida à Washington, le docteur Jean-Daniel Flaysakier, de la rédaction de France 2, répond à nos questions.

Article rédigé par Isabelle Gautier - Propos recueillis par
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1 min
Un activiste porte un ruban rouge géant lors d'un rassemblement en marge de la 19e conférence internationale sur le sida, à Washington (Etats-Unis), le 22 juillet 2012. (NICHOLAS KAMM / AFP)

La 19e conférence internationale sur le sida se déroule jusqu'à vendredi 27 juillet à Washington. Quelque 25 000 participants de 190 pays sont animés par l'espoir d'une nouvelle mobilisation mondiale pour mettre fin à la pandémie qui a fait 30 millions de morts depuis trente ans. Jean-Daniel Flaysakier, médecin et journaliste de France 2 spécialisé dans la santé, décrypte pour FTVi les enjeux de ce sommet.

FTVi : La conférence a-t-elle présenté des avancées majeures ?

Jean-Daniel Flaysakier : Les enjeux de cette conférence internationale sont essentiellement financiers et politiques. Aucune découverte scientifique nouvelle n'a été annoncée.

Dans quel domaine a-t-on fait le plus de progrès ?

Dans les programmes empêchant la transmission du VIH par les femmes enceintes à leur enfant, grâce aux dépistages et aux traitements. Chaque année dans le monde, plus de 300 000 enfants naissent infectés par le virus. L'objectif en 2015 est de descendre en dessous de 30 000.

Le fossé est-il en train de se creuser entre le Nord et le Sud ?

En Afrique par exemple, l'accès aux programmes de prévention est toujours compliqué, notamment à cause de problèmes logistiques et politiques. Une femme séropositive peut être rejetée de son village, les dispensaires sont souvent très éloignés et elles sont obligées de marcher pendant des heures. 

Mais il n'y a pas que les pays pauvres. Prenez l'exemple de l'Ukraine où il y a un réel problème politique : la population la plus concernée - les prostituées et les toxicomanes - est stigmatisée et ne peut avoir accès aux soins efficacement.

Hillary Clinton promet "une génération sans sida". Est-ce crédible ?

Avec la prévention de la transmission mère-enfant, on peut enrayer l'épidémie grâce à la généralisation des tests de dépistages, à des traitements plus simples et une meilleure prise en charge des femmes par les services locaux de santé.

Malheureusement, le dépistage est encore trop cher. Beaucoup de populations n'y ont pas accès. De plus, l'insuffisance des fonds pour traiter toutes les personnes contaminées par le VIH dans certains pays, en Afrique ou en Europe de l'Est, entrave l'espoir d'en finir avec le sida.  

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