Les ours aussi apprécient les fellations
Une étude, publiée dans "Zoo Biology", révèle que deux plantigrades mâles vivant en semi-captivité s'adonnent tous les jours à ce passe-temps. Et relance le débat sur le plaisir animal.
Les plantigrades ne sont pas insensibles aux plaisirs de la chair. Des chercheurs polonais, norvégiens et autrichiens révèlent avoir observé deux ours mâles croates s'adonner, tous les jours, à la fellation. Leurs travaux, publiés dans la revue scientifique Zoo Biology (en anglais) et repris par Le Figaro jeudi 19 juin, sont les premiers à faire état d'une relation homosexuelle orale et répétée chez cette espèce.
Les ours en question, deux orphelins âgés de 11 ans, ont été recueillis par l'homme. Ils vivent en semi-captivité en Croatie, en compagnie de deux autres comparses, dont une femelle. Mais la présence de ces derniers ne semble pas perturber les jeux sexuels très exclusifs des deux mâles. Le rituel est toujours le même : c'est le plus petit des deux qui, à chaque fois, est à l'initiative du rapport et s'adonne au geste.
Plus d'une fellation par jour, et du plaisir
Au total, les biologistes ont noté 28 fellations entre ces deux ours en 19 journées d'observations étalées de 2008 à 2013. Soit une performance d'une fellation et demie par jour. Pour les scientifiques, cette pratique pourrait résulter d'un mauvais sevrage avec leur mère et d'une "privation précoce de l'allaitement maternel". A l'origine, il s'agirait donc d'un réflexe.
Pourtant, si les deux spécimens continuent de s'adonner à ce batifolage, ce serait bel et bien parce que le geste leur prodigue du plaisir. La théorie, avancée par les coauteurs de l'étude, est renforcée par d'autres recherches sur le sujet. La BBC (en anglais) en donne un large état des lieux.
Une reproduction indispensable rendue agréable
D'après la radio, les animaux pourraient bien, comme nous autres les humains, prendre leur pied. La BBC cite les observations de primatologues spécialistes du bonobo ou du capucin à face blanche. Chez ces deux espèces, les sollicitations sexuelles n'ont ainsi rien à voir avec la fertilité. Autrement dit, certains copulent de façon compulsive, même lorsque toute conception est impossible.
Aucune logique non plus chez la lionne, prête à s'accoupler près de 100 fois par jour avec différents partenaires lorsqu'elle est en pleine ovulation, alors que techniquement, un seul spermatozoïde suffit à ce qu'elle soit fécondée.
Cité par la radio, l'ethnologue Jonathan Balcombe décrypte cette quête de plaisir : celle-ci serait en fait liée à l'évolution. "C'est précisément parce que la reproduction est si importante pour la survie d'une espèce que l'évolution l'a rendue si agréable pour les animaux (humains ou non)", résume ainsi la BBC.
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