Comment bien choisir sa crème solaire ?
Avec l'arrivée de l'été et le retour du soleil, devant les rayons remplis de dizaines de tubes et flacons, trouver la crème qu'il nous faut peut vite devenir un casse-tête...
Les beaux jours sont finalement au rendez-vous et c'est pile à ce moment que le magazine Que choisir décide de publier un rapport sur les crèmes solaires pour enfant. L'étude démontre des négligences dans la composition des étiquettes : manque de précisions sur les indices UV, marketing fallacieux... Autant de raisons qui les mènent à porter plainte contre certains fabricants pour pratique commerciale trompeuse. Pour quelle crème peut-on alors opter en toute sécurité ? Francetv info a interrogé un dermatologue qui vous indique, selon votre profil, à quoi faire attention au moment de l'achat.
Si vous êtes blond(e) ou roux(sse), à la peau très claire
L'indice indiqué sur les flacons de crème doit être choisi selon votre type de peau. Si vous avez tendance à rougir rapidement au soleil, il ne faut pas hésiter à utiliser les indices les plus élevés, dits de "haute protection", à partir de 30, voire même 50 ou plus. Le docteur Luc Sulimovic, président du Syndicat national des dermatologues et vénérologues (SNDV), explique : "L'idée à avoir en tête, c'est de privilégier une exposition raisonnable et raisonnée. En plus d'éviter les périodes de plus fort ensoleillement, entre 11 et 16 heures, la crème est absolument indispensable, d'autant plus si votre peau est claire." Il précise que "l'écran total n'existe pas, aucune crème n'est capable de filtrer 100% des rayons UV." Cette terminologie a en effet été interdite depuis la nouvelle réglementation européenne de 2006.
"Il n'empêche que les crèmes restent très efficaces." Preuve à l'appui : les indices indiqués représentent la transmission à la peau des UV selon une formule mathématique 100/indice. Par exemple, une crème indice 25 (considéré comme une protection moyenne) ne laisse donc passer que 4% des UV, alors qu'une crème d’indice 50, n'en laissera passer que 2%. "Ceci à condition de respecter les règles de base : en appliquer toutes les 2/3 heures, ainsi qu'après chaque activité sportive ou la baignade." Il ne faut pas oublier que l'eau ou la sueur sont des ennemis de la crème solaire.
D'autre part, les rayons UV peuvent parvenir à nos peaux même en étant à l'ombre : "30 à 40% des rayonnement passent même sous le parasol, sachant qu'en plus dans un environnement comme la plage, le sable blanc, tout comme la mer sont des surfaces réfléchissantes, la crème est donc essentielle."
Si vous êtes brun(e), à la peau mate
Ne vous méprenez pas, votre teint plus hâlé ne vous débarrasse pas de toute protection. Si vous pouvez en effet opter pour un indice moins élevé, tout dépend du contexte. Au ski, par exemple, vous choisirez un indice 50 comme tout le monde, les reflets de la neige ne pardonnant pas.
"Il faut se dire que la crème solaire ne fait pas tout : en réalité la meilleure solution reste la protection vestimentaire, avec des habits de préférence foncés", rajoute l'expert. Évidemment vous lui répondrez : "Croyez-vous vraiment qu'on va se promener tout habillé à la plage ?" Dans ce cas, Luc Sulimovic vous conseille "de nouveaux types de textiles, trouvables dans n'importe quel magasin de sport, légers et anti-rayons UV, idéal pour la pratique physique en environnement aquatique ou extérieur". Sans oublier d'appliquer de la crème sur les zones du corps restées exposées. Les peaux mâtes, même en absence de coups de soleil, ne restent pas moins vulnérables aux cancers, pensez-y.
Si vous cherchez une crème pour vos enfants
Pour les enfants, il faut redoubler d'attention à cause de leur peau plus fine et sensible aux rayons solaires. Optez pour un indice élevé, complété par une protection vestimentaire. Il faut notamment faire attention aux deux types d'UV émis par le soleil. Si les crèmes sont très efficaces dans le blocage d'UVB, les UVA sont parfois négligés par certains fabricants. Or, ce type de rayon est tout aussi nocif sur le long terme que les UVB, causant les coups de soleil de façon immédiate. "Si l'indice de protection UVA ne figure pas sur votre crème solaire, elle est à bannir. Les crèmes fiables mentionneront systématiquement les indices pour les deux types de rayons", explique le dermatologue.
Peut-on réellement s'en tenir aux indices indiqués sur les flacons ? Pour Luc Sulimovic, la réponse est oui. "Depuis la réglementation européenne de 2006, ces indices, qui figurent forcément sur l'emballage du produit, sont certifiés conformes avec des vérifications fréquentes dans les laboratoires de la marque."
Malgré le marketing, oui les crèmes dites "pour enfants" sont préférables sachant qu'elles contiennent moins d'allergènes nocifs pour ce type de peau plus fine. Reste seulement à vérifier qu'elles protègent suffisamment contre les UVA.
Si vous avez la fibre écolo
Si les crèmes libellées bio ou écologiques excluent certains composés indésirables, elles ne contiennent pas forcément moins d'allergènes et ne protègent souvent pas aussi bien contre les UVA. Telle est une des conclusions du rapport de Que Choisir, confirmée par Luc Sulimovic : "Ces crèmes ne contiennent certainement pas moins de filtres chimiques nocifs pour l'environnement marin que les autres."
En effet, certains composés des crèmes sont très toxiques pour les algues dont dépend la survie des coraux. Avec le tourisme de masse, certains défendent que l'utilisation généralisée des crèmes solaires sont un facteur important dans le blanchiment des récifs coralliens. Le docteur répond : "Je me dis plutôt ami de l'environnement, mais je ne pense pas que les crèmes solaires soient le premier facteur de nuisance aux coraux et à l'environnement marin, pas autant que le réchauffement climatique par exemple." Il rajoute que "mieux vaut ne pas utiliser de crème du tout, et se couvrir intégralement si l'on souhaite réellement n'avoir aucun impact sur la nature."
Si vous êtes fauché(e)
Petit budget ? Ce n'est pas un problème selon notre expert, les marques de la grande distribution seraient toutes aussi fiables que les marques haut de gamme, tant que le marquage des étiquettes indique bien les indices de protection des deux types d'UV. Une fois encore, "la réglementation de 2006 a permis un nivelage dans la qualité des produits proposés ; que ce soient des grandes marques ou des produits de supermarchés, la crème sera essentiellement la même, la distinction se fait dans le packaging et dans les caractéristiques cosmétiques, le parfum, la texture, etc.".
Pensez toujours à vérifier les indices, mais a priori, aucun problème ne se pose à acheter une crème plus abordable. Luc Sulimovic vous conseille même "les flacons de grands formats, à utiliser pour toute la famille."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.