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Trois féministes de Femen affirment avoir été torturées par le KGB biélorusse

Arrêtées après une manifestation à Minsk devant le siège des services secrets biélorusses, les militantes du mouvement féministe ukrainien ont été victimes d'actes de torture, selon le témoignage de l'une d'entre elles.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Capture d'écran d'une vidéo montrant les trois militantes de Femen devant les locaux du KGB biélorusse à Minsk (Biélorussie), le 19 décembre 2011. (FTVi)

Trois militantes ukrainiennes qui avaient manifesté seins nus en Biélorussie ont été torturées lundi 19 décembre par des agents du KGB, a raconté l'une d'elles mardi matin. Ces militantes du mouvement féministe ukrainien Femen, célèbre pour ses actions coup de poing, s'étaient partiellement déshabillées devant le bâtiment du KGB à Minsk pour marquer le premier anniversaire de la réélection controversée du président biélorusse Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis dix-huit ans.

Alors qu'elles s'apprêtaient à prendre le train à Minsk dans la soirée pour regagner l'Ukraine, les trois femmes ont été "enlevées par des policiers et des agents du KGB", a indiqué Inna Chevtchenko sur le site de Femen. Selon le récit de la jeune femme, les forces de l'ordre leur ont bandé les yeux et les ont jetées dans un bus qui a roulé toute la nuit jusqu'à une forêt située dans la région de Gomel, deuxième ville du pays, à 320 km au sud-est de Minsk.

Cheveux coupés, menaces de mort

Là, elles ont été forcées à se déshabiller complètement par une température proche de 0 °C. Des hommes leur ont déversé de l'huile sur le corps et ont menacé de les brûler vives. Les femmes ont également été menacées avec un couteau avec lequel leurs agresseurs leur ont coupé les cheveux, selon Inna Chevtchenko. Toute la scène a été filmée par des hommes du KGB.

Les trois féministes ont ensuite marché pour essayer de sortir de la forêt avant de rencontrer un habitant qui leur a prêté son téléphone portable avec lequel elles ont appelé les secours, toujours selon la jeune femme.

Les trois militantes sont "vivantes mais pas en bonne santé", a précisé la dirigeante de Femen, Anna Goutsol. "Elles ont été privées de tous leurs papiers d'identité. L'ambassadeur et le consul d'Ukraine vont aller à leur rencontre", a-t-elle ajouté. Interrogé par l'AFP, le porte-parole du KGB biélorusse, Alexandre Antonovitch, s'est refusé à tout commentaire.

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