Des femmes de militaires manifestent à Paris pour le paiement des salaires
Elles réclament le paiement de soldes et de primes non payées depuis plusieurs mois à cause de dysfonctionnements dans un nouveau logiciel informatique des armées.
Quelques dizaines de femmes de militaires ont réclamé samedi 10 mars devant le ministère de la Défense à Paris le paiement de soldes et de primes non payées depuis plusieurs mois. Une délégation a été reçue au ministère.
Pourquoi ce retard fans les paiements ?
D'importants retards et dysfonctionnements dans le paiement des soldes et des primes des militaires ont été enregistrés depuis le basculement en octobre des 130 000 bulletins de soldes de l'armée de terre sur le nouveau logiciel informatique "Louvois" (Logiciel unique à vocation interarmées de la solde) des armées françaises. Le problème "est en voie d'être résolu" affirme à la presse le porte-parole de la Défense, Gérard Gachet. Selon lui, alors que 10% des bulletins de soldes étaient concernés en octobre, ils sont aujourd'hui "entre 2 à 3 000, soit entre 1,5% et 2%". "Lorsque les gens nous signalent des cas, les cas sont réglés dans la semaine qui suit", assure-t-il, précisant que 250 personnes travaillaient "sept jours sur sept pour faire cesser ces dysfonctionnements".
Des pressions sur les sodlats dont les femmes manifestent ?
Plusieurs femmes qui manifestaient ont cependant évoqué, sous couvert d'anonymat, des attentes beaucoup plus longues, notamment en ce qui concerne le paiement de primes accordées à leurs époux lorsqu'ils partent en mission. "Louvois, tu me dois 4 500 euros", pouvait-on lire sur le tee-shirt de l'une d'elles. "J'attends toujours les indemnités de campagne qui devaient tomber en novembre et nous servir à acheter les cadeaux de Noël et à payer l'assurance ou la taxe d'habitation", explique-t-elle. "Depuis on est à découvert, il me manque 1.300 euros pour finir le mois", ajoute-t-elle, refusant de donner le régiment de son mari par crainte de représailles.
"Certains familles se retrouvent en interdit bancaire, d'autres vont aux Restos du Coeur. Nous, on a mangé des pâtes pendant plusieurs semaines", précise Yalissane, qui refuse également de donner son nom. "Certains soldats sont rayés du tableau d'avancement car leur femmes ont manifesté." "Si des pressions ont lieu, cela ne correspond en aucun cas aux consignes données par le ministère", affirme Gérard Gachet.
Dans un communiqué publié après la manifestation, le ministère de la Défense indique qu"un dispositif à plusieurs niveaux à été mis en place : paiements directs, virements par les trésoriers et enfin une action d'aide au niveau local en cas de difficulté financière".
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