Des photos inédites de la centrale de Fukushima juste après l'accident
L'exploitant Tepco a rendu publics, début février, 2 145 clichés pris quelques jours après la catastrophe de mars 2011.
Ouvriers incrédules devant des bâtiments fracassés, salles de contrôle dévastées et autres scènes de désolation. Le 1er février, près de deux ans après l'accident nucléaire de Fukushima, Tokyo Electric Power Company (Tepco) a publié 2 145 photos inédites des premiers jours suivant la catastrophe. Ces clichés dévoilés par la compagnie d'électricité gérant la centrale de Fukushima révèlent des vues jusqu'à présent inconnues du grand public, prises aux pires moments, dès le 15 mars 2011, soit quatre jours après le tsunami.
Ces images, tantôt sur fond de massifs nuages gris, tantôt teintées d'un magnifique ciel bleu, ou bien de nuit, confirment la gravité des dommages infligés aux bâtiments qui abritent les réacteurs 1 à 4, de loin les plus abîmés. Elles témoignent aussi des conditions extrêmes dans lesquelles se sont débattus les techniciens de Tepco et les pompiers restés sur place pour éviter de justesse que le désastre ne dégénère.
Elles rappellent en outre le peu de moyens dont ils disposaient face à des réacteurs emplis de combustible en fusion, des bâtiments explosés, des systèmes de refroidissement inopérants, le tout dans un environnement ravagé et sans électricité.
Des centaines de clichés montrent aussi les abords des réacteurs, encombrés de voitures, de ferraille, de réservoirs renversés, de canalisations détruites et autres séquelles laissées par la vague de plus de 14 mètres qui s'est abattue sur le complexe du nord-est du Japon, au bord de l'océan Pacifique.
A la vue de ces photos, l'on se remémore les différentes étapes dramatiques des premiers jours, avec les explosions successives d'hydrogène qui ont soufflé les cages des réacteurs 1, 3 et 4, la vapeur radioactive s'en échappant, les arrosages avec des lances dérisoires, les diverses interventions pour essayer de rétablir le fonctionnement de pompes à eau et autres tentatives destinées à reprendre le contrôle de la situation.
Près de deux ans plus tard, le site géant, considéré comme stabilisé depuis décembre 2011, a en partie été déblayé et l'un des réacteurs recouvert d'une structure de protection. Mais il faudra quarante ans pour nettoyer entièrement et démanteler les lieux avec des moyens qu'il reste à inventer.
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